Le ministre des Affaires étrangères rejette le terme de réciprocité
OBTENTION DE VISA POUR LE SENEGAL
Les artistes sénégalais qui réclamaient une «réciprocité», suite au refus de visa par l’ambassade de France au Professeur Sankaré, peuvent encore attendre. A la place de leur requête, «le Sénégal a décidé d’instaurer un système de visa payant à partir de cette année», a fait valoir le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, lors de l’ouverture de la 3e réunion du Comité paritaire sur la gestion des flux migratoires entre la France et le Sénégal. Une mesure de souveraineté prise par notre pays et qui n’a tout de même rien à voir avec «la réciprocité», selon le chef de la diplomatie sénégalaise. Cette disposition, d’après le ministre, est intégrée dans le Code général des impôts qui est entré en vigueur depuis janvier 2013.
Cette mesure est pour Mankeur Ndiaye plus que nécessaire dans la mesure où, «le monde aujourd’hui est l’objet de menaces nouvelles et les menaces anciennes demeurent». L’exemple du Mali étant plus qu’éloquent, souligne le ministre, «nous avons besoin de sécuriser toutes les entrées sur notre territoire national. Il nous arrive de refuser des visas à des personnes qui veulent venir chez nous». Donc, «le système de visa payant est juste un moyen de contrôle. Ce n’est pas un acte de réciprocité contre quelque pays que ce soit», précise le ministre. Et toutes les dispositions sont en train d’être prises, pour éviter que «ce système de visa payant n’ait un impact négatif sur les flux touristiques», a informé le ministre. Poursuivant, il renseigne que «13 centres ont été retenus à travers le monde dont 3 ou 4 centres en France». Mankeur Ndiaye a aussi assuré que dans l’ensemble, les choses marchent très bien. D’ailleurs, révèle le ministre, «il y a beaucoup de facilités qui sont prévues pour cette catégorie de citoyens sénégalais (ndlr :les artistes) qui se rendent assez régulièrement en Europe».
De son côté, Alain Jouret, le Consul général de France, souligne d’emblée qu’il y a de nombreuses difficultés. Si pour ce qui est le cas des étudiants, «il y a un défaut d’anticipation de la part des demandeurs», du côté des artistes, ce sont «les accompagnateurs» qui posent problème. D’après lui, «il y a des accompagnateurs qui ne rentrent jamais. Donc, c’est ce qu’on appelle un détournement de l’objet du visa». Dès lors, il conseille aux étudiants de s’y prendre tôt en anticipant, car ils n’ont pas la possibilité d’étendre les guichets, et aux artistes, que leurs accompagnateurs soient des artistes connus, car indique M.Jouret, «nous n’avons pas de difficultés avec les artistes reconnus internationalement et qui ont une notoriété».
Pour l’ambassadeur de France au Sénégal, Nicolas Normand, il faut tout faire pour «améliorer les conditions de délivrance des visas».