Le ministre du Budget dément tout règlement de comptes
BRAS DE FER ENTRE LE FISC ET WALFADJIRI
Les accusations du président du groupe Walfadjiri mettant sur le dos de Macky Sall la volonté de l’Etat de l’asphyxier par voie fiscale ont fait réagir le ministre du Budget. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, il n’y a aucun règlement de comptes dans cette affaire qui se résume à un recouvrement dû.
Entre le groupe Walfadjiri et le fisc, l’histoire aime bien se répéter. A chaque régime politique, son histoire propre. Après la sortie virulente de Sidy Lamine Niasse, mettant sur le dos de Macky Sall les agissements du fisc visant son entreprise, le ministre du Budget Abdoulaye Daouda Diallo invité par la Rts, a balayé d’un revers de main les accusations du Mollah de Khar Yalla. Selon lui, la vérité telle que sortie de la bouche de Sidy Lamine Niass est que les entreprises, du fait de leurs activités, se sont retrouvées à un moment dans des difficultés pour s’acquitter de leur devoir fiscal. C’est ce qui avait amené l’Etat du Sénégal, en 2010, à procéder à une amnistie fiscale. C’est sur cette base que le groupe Walf a bénéficié d’une amnistie.
Entre-temps, les lignes ont bougé. Car il s’est trouvé que du 31 juillet 2010 à cette période, cette dette s’est reconstituée. Par conséquent, Walf ne doit pas se soustraire à son devoir de payer au fisc.
«Dans cette affaire, il n’y a pas deux poids deux mesures. Aucune personne physique ou morale ne peut être en dehors du champ d’application de l’impôt», lâche-t-il avant de rappeler que la presse a eu à bénéficier de beaucoup d’égards de la part de l’Etat sur ses créances. «Le pays c’est un tout et nous pensons que les entreprises de presse sont nécessaires et dans ce cadre, il nous arrive de voir comment les accompagner», ajoute Abdoulaye Daouda Diallo.
Et cette affaire de recouvrement opéré par la Direction générale des impôts et domaines, il assure qu’elle ne concerne pas uniquement le groupe Walfadjiri. Il s’agit de poursuites faites à l’encontre de toutes les entreprises qui ne sont pas en règle avec le fisc. Et dans le lot, le ministre du Budget a révélé que la chaîne publique, c’est-à-dire la Rts, est dans la liste rouge.
«Même la Rts est concernée par la mesure», souligne Abdoulaye Daouda Diallo sur les plateaux de ladite chaîne. Et d’ajouter que ce recouvrement concerne la fiscalité sur les salaires, qui doit être reversée dans la quinzaine du mois. Et aussi la Tva sur les prestations de service et les publicités. Elle est collectée à la charge des clients de l’entreprise.
Dans ce bras de fer qui a pollué l’atmosphère hier, le ministre du Budget a indiqué que les voies de sortie de crise sont multiples. Tout d’abord, il y a une correspondance adressée à l’intéressé et une mise en demeure. Et si la personne ne répond pas, il y a la procédure de recouvrement forcé. C’est le scénario qui s’est déroulé sans doute hier.