LE MYTHE WADE SOUS 3729 MILLIARDS
GROUPE CONSULTATIF DE PARIS
Où sont ceux qui disaient regretter Wade, parce que les investisseurs pris de peur avec la traque aux biens supposés mal acquis, s'étaient désintéressés du Sénégal? Avec presque dix mille milliards en une tournée, qui peut encore faire croire que seul Wade avait la bosse d'attirer les investissements chez nous ?
Le dernier mythe de Wade, bâti sur du faux et qui a tant servi comme prétexte, aux partisans du PDS pour sublimer leur leader aux dépends de son successeur, est en train de s'évaporer. Ces honneurs qui lui étaient faits résultaient de l'aura du pays, de la position qu'il occupait et des enjeux internationaux du moment.
Aujourd'hui que Macky réussit les mêmes prouesses, il faut y retenir qu'après le verdict des urnes, tout le peuple uni derrière l'élu doit s'atteler au travail et contribuer à la réussite de sa mission pour l'intérêt général de la nation, plutôt que de croiser les bras ou se mettre à saboter parce que son candidat est déchu.
Il y a lieu aussi de retenir avec le temps que cela a mis pour arriver là, que dans certains contextes le délai de grâce d'un président n'est pas de 100 jours comme pour les pays développés où l'appareil d'état fonctionnerait même sans un président, mais de deux ans : c'est bien ce qu'il a fallu au régime en place pour régler les casseroles léguées, travailler à dissiper les fondements des préjugés de corruption existants et bien ficeler des projets dignes d'intérêt.
Comme tout au début de la première alternance, on est aujourd'hui en droit de nous attendre à divers investissements, des infrastructures à réaliser, du travail pour les Sénégalais et cette fois-ci, pas avec un ‘’âne aussi’’ (parodie de Anoci). Macky n'a pas de fils qu'il pourrait charger comme une bourrique de mille milliards et de quatre lourds ministères qui exigeront de lui des ailes de Falcon.
Le seul souci que je me fais, c'est le délai d'ici à 2017, si élection il devait y avoir à cette date, par rapport à notre cadence du travail. Macky a réitéré sa promesse de réduire son mandat à cinq ans devant le groupe consultatif. Est-ce que cette réduction est opportune, quand on sait que deux années ont été nécessaires pour obtenir des accords de financement du programme angulaire du régime. N'est-il pas plus sage de prendre le temps de sécuriser la mise en place de ces investissements programmés, qu'attendent tous Ses sénégalais ?
Soumettre la promesse au test de bon sens
La promesse est pour les philosophes un ‘’acte de parole’’ qui exprime un avenir non pas garanti, mais probable. Est-ce que s'engager dans des fiançailles garantit un mariage dans le futur, quoiqu'il advienne ? La demande de réduction du mandat présidentiel à cinq ans, soutenue par la classe politique oppositionnelle était motivée par la désillusion amère que l'ancien régime, arrogant dans son pouvoir, a causé aux Sénégalais, pressés par la suite de s'en débarrasser.
Le candidat Macky l'a promis dans ce contexte, associé à la logique de conquête du pouvoir, pendant sa campagne. Or tout le monde sait que l'on ne gouverne pas avec les mêmes stratégies que l'on a utilisées pour accéder au pouvoir. La question de la réduction du mandat est loin d'être la priorité de la majorité écrasante du peuple sénégalais, elle est celle de ceux qui ont pour ambition de succéder au président, et leur empressement se comprend.
Cependant pour qu'elle soit mise en œuvre il lui faut être pertinente. Ceux qui sont pour son avènement, doivent avancer des arguments et non se limiter à brandir l'épouvantail du "wax waxète" pour espérer effrayer le Président et lui mettre la pression dessus. Ou encore cela fait partie de la charte des assises.
Des arguments ! Des arguments qui en démontrent la pertinence. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
La durée d'un mandat est une question de choix simple. Nous disposons de données sociétales à considérer pour baser ce choix : nous savons que les élections ont un coût élevé alors que nos économies sont déficitaires. Devons-nous penser à les espacer ou à les rapprocher ? Nous savons qu'il y a dans le calendrier républicain des périodes pré et post électorales qui sont des moments d'improductivité, de durée cumulée d'un minimum de trois ans avérée et pas seulement de notre administration. Est-ce que les deux ans restants pour couvrir un mandat de cinq ans suffiraient à réaliser un programme politico-économique correspondant à ce pourquoi un président est élu ?
Il faut savoir arrêter de faire de la politique une fois le temps des élections passé et chacun se consacrer à son métier corps et âme en disposant d'un temps utile pour cela. Avoir 3/5e du temps pour faire de la politique et 2/5e pour travailler est pour l'émergence contre-productif, notre société tardera à se développer avec ça. Consacrer cela par respect d'une promesse donnée ne le rend pas plus pertinent.
Exprimer une telle opinion n'a rien à voir avec soutenir ou non Macky, c'est aimer le Sénégal et avoir une démarche qui n'a que le résultat comme cible.
Je suis, par conséquent, pour que le mandat présidentiel reste et demeure un septennat et, appelle tous ceux qui par amour du pays, croient que c'est là la meilleure façon de disposer d'un temps utile pour le travail, à me rejoindre dans une coalition à former très prochainement pour s'opposer à sa réduction.
* Président du mouvement citoyen Jog Ci