LE NOUVEAU CODE DE LA PÊCHE MARITIME ADOPTÉ
PROTECTION DES RESSOURCES
Les députés ont adopté, hier, le nouveau Code de la pêche maritime qui durcit les sanctions contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, organise la cogestion des pêcheries, interdit la fabrication et l’importation de filets monofilaments et multifilaments.
Le Sénégal s’est doté d’un nouveau Code de la pêche maritime à l’issue de son vote, hier, par les députés. Le texte comporte 138 articles répartis en 10 titres. Oumar Guèye, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, a insisté sur les innovations.
Selon lui, ce texte protège la pêche artisanale qui assure 85 % des débarquements et durcit les sanctions contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Pour les navires étrangers qui pêchent de manière frauduleuse dans les eaux sénégalaises, l’amende minimale prévue est de 500 millions de FCfa et un milliard de FCfa pour le maximum.
En cas de récidive, le bateau est automatiquement saisi.
Outre la protection de la pêche artisanale, le nouveau code organise la cogestion des pêcheries et renforce les plans d’aménagement de celles-ci, prévoit le repos biologique pour permettre à la ressource de se régénérer et promeut les aires marines protégés, etc.
Ce texte interdit aussi la fabrication, l’importation et la commercialisation des filets monofilaments et multifilaments dont l’usage sera prohibé dans un délai qui n’est pas précisé. « L’interdiction des filets monofilaments et multifilaments sera faite de manière progressive, compte tenu du nombre important de pêcheurs qui les utilisent », a expliqué Oumar Guèye.
Dans la nouvelle politique de son département, le ministre a indiqué que l’accent est mis sur la détermination des stocks de poissons, sur les captures et le renouvellement du parc piroguier estimé à 21.000 embarcations, le débarquement avec des quais de pêche modernes répondant aux normes de salubrité et l’accompagnement des femmes transformatrices par la mise en place de sites modernes de transformation ainsi que la mise en place d’une chaîne de froid à travers tout le pays.
Concernant le renouvellement du parc piroguier, le ministre a annoncé que des pirogues en bois seront remplacées par des pirogues en fibre de verre.
Oumar Guèye a fait un vibrant plaidoyer pour l’aquaculture, estimant que c’est une activité en devenir avec 49 % de la production mondiale. « Les pêcheurs doivent s’intéresser à l’aquaculture », a-t-il lancé. Concernant la raréfaction de la ressource soumise à une surexploitation, le ministre opte pour une étude « approfondie » pour bien cerner le problème en vue d’apporter les solutions idoines.
Par ailleurs, Oumar Guèye a rappelé que les licences de pêche attribuées par les autorités mauritaniennes sont passées de 300 à 400. Il a appelé les bénéficiaires au respect des règles fixées par la Mauritanie.
Avant le vote du nouveau Code de la pêche maritime, les préoccupations des députés ont porté sur l’augmentation du budget de l’Agence nationale de l’aquaculture (Ana), le renforcement des aires marines protégées, l’insalubrité des quais de pêche, le repos biologique, les accords de pêche avec l’Union européenne, l’arrestation de 20 pêcheurs sénégalais par les autorités gambiennes, les mesures d’accompagnement pour minimiser les pertes en vie humaine en mer, le renouvellement des pirogues et des mesures d’accompagnement, l’accessibilité de la ressource, le manque d’organisation dans la pêche artisanale, etc.
La pêche représente plus de 600.000 emplois et fournit 70 % de l’apport en protéines animales.