Le Nouvel Obama est-il un Radical?
Dans le discours d’investiture servi lundi 21 janvier2013, à quelque 800.000 personnes, devant le siège du Congrès américain, sous un froid glacial, Barack Obama devenu le 44ième président des Etats-Unis, a semblé retrouver ses premiers amours de militant progressiste.
Lors de son discours d’investiture prononcé lundi 21 janvier 2013, le 44ième Président américain, Barack Obama, est largement revenu sur les thèmes qui l’ont révélé au public étasunien et du monde entier. C’était en 2004, lors de la convention des Démocrates, dans son discours d’introduction de John Kerry, alors candidat du parti Démocrate à l’élection présidentielle de cette année.
Celui qui était à l’époque un sénateur venu de l’Etat de l’Illinois avait fortement insisté sur la nécessité et le devoir moral pour le pays le plus riche au monde, de régler ses problèmes graves de la pauvreté. Ce thème qui était presque absent dans les discours du premier Président noir de l’Amérique a été la pièce centrale de son allocution d’avant-hier, lundi 21 janvier 2013.
Pour illustrer son propos, le nouvellement réélu pour diriger pour quatre ans encore, la première puissance du monde, s’est montré très ferme face à ses adversaires républicains qui insistent fortement sur la nécessité de diminuer les dépenses sociales pour résoudre la crise budgétaire que traversent les Etats Unis d’Amérique. Pour le Président Barack Obama, il ne saurait être question de couper sur le budget de l’aide médicale aux vieilles personnes ou destinées aux pauvres, sans une contribution significative des Américains les plus nantis. Cette position était au cœur du discours de campagne du candidat démocrate qui a battu Mitt Romney, le porte étendard du parti de Ronald Reagan.
Obama a également rejeté toute idée de coupes sombres sur les pensions des retraités qui se battent pour joindre les deux bouts. De la même manière, l’occasion a été saisie par le chef de l’exécutif pour réaffirmer qu’il était inacceptable que l’économie la plus puissante du monde ne puisse prendre en charge les problèmes des pauvres qui souffrent à côté d’une minorité qui s’enrichit d’année en année.
Le deuxième axe de ce discours d’investiture a concerné l’environnement. A ce propos, la planète avait vu avec effarement, l’administration américaine sous George W Bush défier la science en prétendant que le réchauffement de la planète n’avait rien à voir avec l’émission des gaz à effet de serre produite par la pollution créée par l’homme. Ce danger, l’actuel chef de la Maison Blanche n’avait pas semblé en faire une priorité depuis sa première élection.
Maintenant qu’il est libéré des pesanteurs d’une réélection, Obama a présenté des arguments vigoureux pour rappeler le devoir qui incombe à son pays de ne pas sacrifier l’avenir des générations futures.
Concernant le relations internationales, l’occupant du Bureau ovale a présenté des positions de conciliation malgré une pression forte des va t en guerre de l’extrême droite républicaine sous la coupe de l’industrie d’armement. Obama a rappelé aux Américains que les ennemis d’aujourd’hui peuvent devenir les plus grands alliés de demain.
Et tout de suite, les commentateurs ont évoqué l’histoire des relations entre les Etats Unis, la Grande Bretagne et la France entre autres d’un côté, et l’Allemagne, le Japon l’Italie etc. de l’autre, lors des deux grandes guerres mondiales du siècle dernier.Ces même observateurs n’ont pas manqué de voir dans cette déclaration de Barak Obama une manière de dire à ses compatriotes « ne vous en faites pas : une attaque contre l’Iran ou la Corée du Nord n’est pas à l’ordre du jour. »
Cependant, Obama a réaffirmé le soutien sans faille de son gouvernement pour ceux qui luttent pour la démocratie partout dans le monde.
Un autre sujet qui a toujours été l’objet de fortes controverses que le chef de l’exécutif américain place parmi ses premières priorités est la réforme des lois qui régissent l’immigration dans le pays. Depuis 1986, des sans-papiers estimés à 12 millions de personnes sont dans l’attente de la régularisation de leur situation. Mais toutes les tentatives de règlement de leurs demandes se sont toujours heurtées à l’opposition radicale des parlementaires aussi bien républicains que démocrates.
En cette nouvelle année, Barak Obama pourrait réussir à faire passer la réforme. Une nouvelle donne ne sera pas étrangère à ce résultat éventuel. Nul n’ignore en effet rôle important joué par le vote latino.
De nombreux observateurs s’accordent à dire qu’il a grandement contribué à la perte de l’élection présidentielle du 6 novembre dernier par le candidat républicain Mitt Romney . Ce sont les Républicains eux-mêmes qui disent aujourd’hui que la résolution du problème des sans-papiers est incontournable si le parti de George H. W. Bush veut se donner des chances de revenir à la Maison Blanche dans un délai prévisible.