LE PÈRE WADE LANCE LE PLAN KARIM ÉMERGEANT …DE PRISON
UN PEUPLE, UN BUT, UN FILS !

Lorsqu’on est suspecté d’anthropophagie, le bon sens populaire recommande d’éviter de se curer les dents avec un tibia de nourrisson. Le Père One-Man-Chauve, à qui on n’apprend rien à propos de la psychologie locale, cherche manifestement à se faire accuser… Sa visite à Aïda Ndiongue qui doit justifier l’origine de quelques misérables 47 milliards de francs Cfa de patrimoine, avant même d’aller à Rebeuss où croupit son héritier, laisse penser qu’ils sont surtout en affaires. Ça, c’est tout le Père Wade, pour qui le connaît…
Au plus fort de la résistance sopiste dans les années ’90, alors qu’Ousmane Ngom est en première ligne, on prête au Père Ma-wakhoon-wakhète ces propos terribles :«si Ousmane et Karim tombaient d’un étage, c’est Ousmane que je retiendrais»… Non pas qu’il l’aimât plus que son fils biologique. Tout comme il ne tarira pas d’éloges envers Idrissa Seck, avec l’alternance triomphante, jusqu’au jour où il le jettera en prison. Il faut sans doute comprendre par là le cynisme inouï de l’homme qui sait doper ses troupes pour les rendre esclaves de sa cause. Une décennie après, chacun comprendra que le fils biologique est depuis toujours au cœur de tout…
Si le Père Wade, après vingt-deux mois d’absence, ne commence pas par une visite à Karim Wade, c’est bien parce que c’est le but ultime de sa venue. Il est rentré pour le faire libérer. Et Aïda Ndiongue, qui a les honneurs du parrain du Sopi, détient sans doute l’une des clés de sa stratégie… La pauvre bonne femme, qui n’entend rien lâcher de ce qui lui est attribué, vient même d’échapper de peu à un braquage : Mbackiou Faye, dans un acte d’héroïsme surréaliste, s’est déclaré propriétaire de ce fameux coffre de la Cbao où dormaient les montagnes de Cfa incriminés, quitte à la remplacer sur la paille humide d’un cachot. Nous ne saurons jamais vraiment jusqu’où peut mener un amour immodéré de l’argent…
Le Père Wade-man-show, dont le sens pratique n’est pas à démontrer, lui rend donc visite en priorité. A n’en pas douter, ils ont bien des comptes à régler…
Autre personnage que le Père Wade ne manquera pas de rencontrer en tête-à-tête, ce doit être Cheikh Amar, patron de Tse, dont la proximité avec le Parrain du Sopi avant le crash de 2012 est de notoriété publique. Les gâteries dont il bénéficie durant douze interminables années de sopisme effréné l’ont enrichi plus que de raison. C’est sans doute le moment des bilans. Problème : Cheikh Goor’ou Marie Amar vient de s’incruster au cœur du dispositif Faye-Sall, faisant preuve, dit-on dans les coulisses, d’un art consommé de se rendre indispensable. Comment donc, dans ces conditions, rencontrer le Père Wade-man-show sans paraître suspect aux yeux du clan Faye-Sall devenu paranoïaque et que le sens de la mesure et le sang-froid ont déserté depuis l’arrivée du Parrain du Sopi. Les murs du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor depuis quelques jours tremblent des coups de sang du maître de céans, pendant que sa bourgeoise est accrochée au téléphone pour battre le rappel des dernières troupes fidèles.
Raison supplémentaire de s’inquiéter : la configuration des listes qui s’apprêtent à prendre d’assaut les collectivités locales ne laisse rien présager de bon. Non seulement la famille libérale se réconcilie dans un bloc qui ressoude le Père Wade, Idrissa Seck, Pape Diop et Abdoulaye Baldé, mais en plus, Macky Sall perd des poids lourds chez ses alliés du genre Aminata Mbngue Ndiaye, Aïssata Tall Sall, Khalifa Sall qui entraîneront avec eux tôt ou tard le Parti socialiste, ou Malick Gakou qui peut casser l’Afp en deux…
Faut-il le rappeler ? Les locales sont le premier pallier de la présidentielle. En 2009, elles ont sonné le glas du régime wadien. Celles qui s’annoncent pourraient être des prémisses à la chute de la dynastie Faye-Sall dès 2017, parce que ses alliés ont changé de bord. Certes, le camp présidentiel (dont on ne sait plus sur qui il peut vraiment compter) voit affluer la vague des transfuges qui ne trouvent pas leur bonheur dans l’opposition. Mbaye-Jacques Diop, Abdou Fall, Ousmane Sèye, Iba Der Thiam, Innocence Ntap, Awa Ndiaye etc. valent-ils vraiment la peine de se mettre à dos les compagnons d’infortune avec lesquels la traversée du désert a fini en marche triomphale ? Des alliances qui risquent de se révéler budgétivores pour très peu de résultats. Les chefs religieux et coutumiers, grands électeurs s’il en est, dont le standing est plus que coûteux, savent bien de quel côté l’argent est dépensé sans être compté… Leur nostalgie des époques fastes fait peine à voir ! Pour dire le moins, la pingrerie de Macky Sall est devenue de notoriété publique.
Pour en rajouter une couche, Sa Rondeur Goor’ou Marème s’aliène le soutien de la société bien-pensante des Assises nationales pour avoir outragé le Père Amadou Mahtar Mbow, son icône. L’accueil glacial que Sa Rondeur Macky réserve aux conclusions des travaux de réforme des institutions est un camouflet administré au nonagénaire, l’ancien patron de l’Unesco qui prend sur son temps, son énergie et sa santé pendant un an pour voir son p’tit chef d’œuvre oublié dans un tiroir présidentiel alors que les courtisans de la dynastie régnante rivalisent de formules assassines pour démolir le travail…
Le père One-man-chauve, donc, tombe à pic. D’abord parce que la popularité de Sa Rondeur Macky et son gouvernement est au plus bas. Ensuite parce que s’il faut miner la prochaine présidentielle, c’est sur le terrain des élections locales que les tranchées se creusent. On vous rassure : le Père Wade et Sa Rondeur Macky Quatre le savent mieux que nous autres, les spectateurs de la tuerie qui se prépare… Autant vous prévenir quand même : si en 2017, Sa Rondeur Macky perd le pouvoir, la traque des biens mal Macky, pardon, acquis sera meurtrière…
Le sénérâleur.