LE PARLEMENT LIBÉRIEN EXIGE LA TENUE DES SÉNATORIALES
REPORT ENVISAGÉ DES ELECTIONS À CAUSE D'EBOLA PAR LA PRÉSIDENTE
Monrovia, 11 oct 2014 (AFP) - La Chambre des Représentants du Liberia a rejeté la décision de la présidente Ellen Johnson Sirleaf de reporter sine die les élections sénatoriales, ainsi que sa demande de pleins pouvoirs en raison de l'épidémie d'Ebola, a indiqué samedi son porte-parole.
"La Chambre des Représentants a voté à l'unanimité une motion pour la tenue d'élections sénatoriales le 20 décembre 2014 au plus tard", a affirmé à l'AFP ce porte-parole, Isaac Red, précisant que cette consultation avait eu lieu vendredi.
"La présidente n'a pas le pouvoir de reporter les élections sans le demander au Parlement", a-t-il ajouté, soulignant que la Commission électorale nationale (NEC) en avait été avisée et avait désormais "jusqu'au 20 décembre pour tenir ces élections".
La campagne pour ce scrutin, portant sur l'élection d'un sénateur sur deux dans chacune des 15 provinces du pays, du 12 août au 12 octobre, avait déjà été reportée en août par la NEC, mais la décision sur la tenue de la consultation elle-même, prévue le 14 octobre, se faisait encore attendre.
Dans une proclamation datée du 4 octobre, rendue publique cette semaine, invoquant l'état d'urgence décrété le 6 août, Mme Sirleaf a expliqué se ranger à l'avis de la Commission électorale.
Elle a souligné les "mesures prises par le gouvernement en vertu de l'état d'urgence pour endiguer la propagation et éradiquer le virus, la persistance de l'épidémie et de mesures de survie adoptées par la population qui réduit ses déplacements et ses contacts, nécessaires à une atmosphère libre, ouverte et transparente".
La Chambre des Représentants a en outre rejeté une demande présentée par la présidente d'extension de ses pouvoirs en vertu de l'état d'urgence pour lui permettre de suspendre certains droits constitutionnels, comme la liberté de mouvement, d'expression ou de la presse, selon M. Red.
"Elle ne peut obtenir aucun pouvoir supplémentaire", a-t-il déclaré. Le gouvernement libérien a annoncé vendredi vouloir interdire l'accès des journalistes aux centres de traitement d'Ebola, empêchant les médias de couvrir un mouvement de grève dans une clinique saturée de la capitale, Monrovia.
Des organisations de défense des droits de l'Homme et des médias ont mis en garde contre la tentation de l'autoritarisme dans les pays d'Afrique de l'Ouest frappés par l'épidémie.