LE PARQUET REQUIERT LA CONFIRMATION CONTRE L’ANCIEN DG DE L’ISADE
ABUS DE BIENS SOCIAUX À HAUTEUR DE 60 MILLIONS
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Ancien Directeur général de l’Institut supérieur africain pour le développement de l’entreprise (Isade), Abdoulaye Ndiaye, coupable d’abus de biens sociaux, a été condamné à payer 60 millions de dommages et intérêts à l’Isade, suite à une peine assortie du sursis qui lui a été infligée. Non content de la décision rendue, le mis en cause a interjeté appel avant de faire face hier à la Cour d’appel. Mais l’avocat général a requis la confirmation du premier jugement
L’ancien directeur général de l’Isade sera édifié sur son sort le 28 mai prochain. Abdoulaye Ndiaye a été condamné le 26 juillet 2011par le juge correctionnel à une peine assortie du sursis et à payer des dommages et intérêts fixés à 60 millions francs Cfa, en plus d’une amende de 250.000 francs Cfa pour une affaire d’abus de biens sociaux. Une décision qu’il a contestée pour ensuite relever appel afin d’obtenir une infirmation du premier jugement considérée par ses conseils comme «une erreur judiciaire».
Niet, a dit l’Avocat général qui a requis la confirmation du jugement. En fait, le successeur du mis en cause à la direction de l’Isade reproche à son prédécesseur d’avoir exécuté des programmes pour le compte de la société, pour ensuite encaisser les retombées financières. Il s’agit de différents programmes de formation financés par la Banque mondiale et les Nations Unies et exécutés entre 1994 et 1997 dans certains pays africains et au Sénégal. L’Avocat général, revenant sur les exactions du mis en cause, a confirmé les accusations portées à son encontre. Et, le représentant du Parquet général en veut pour preuve l’image et le cachet de l’Isade qui ont été utilisés par le mis en cause pour délivrer des attestations de fin de stage lors de la formation effectuée au Togo.
Pour autant, s’indigne l’Avocat général, les bénéfices encaissés (plus de 40 millions) ont été déposés dans son compte bancaire au détriment de l’Isade. Concernant le programme de la Commission économique africaine (Cea) que l’ancien Directeur a exécuté, le représentant du Parquet général accuse le prévenu d’avoir encaissé 10,5 millions alors que ses frais de séjour ont été endossés par l’Isade.
Idem pour le programme de formation à l’Assemblée nationale où un préjudice de cinq millions a été causé à l’Isade. S’y ajoutent des dépenses fictives à hauteur de 12 millions reprochées au mis en cause. Des accusations contestées par Abdoulaye Ndiaye qui a tenu à lever les équivoques sur son statut de Directeur général de l’Isade et ses autres fonctions de consultant et de professeur.
A l’en croire, c’est en sa qualité de consultant qu’il a été contacté par les bailleurs pour mener ces différents programmes. Il souligne que les bénéfices sont reversés dans le compte de la société qui procède ainsi au paiement de ses honoraires constitués de 10% pour chaque marché exécuté. Ce qui lui fait dire que c’est l’Isade qui lui doit 40 millions.
L’ancien directeur de l’Isade considère que c’est un dossier monté de toutes pièces par ses détracteurs pour le destituer de la direction de l’Isade. Avant d’accuser son successeur Mathieu Frézus d’avoir détourné plus de 400 millions sans jamais être inquiété. Un dédouanement confirmé par ses avocats dont Me Moussa Félix Sow qui souligne que l’Isade est une société anonyme et à ce titre, ne comporte pas d’apport en industrie. Pour lui, son client a contracté les marchés à titre individuel, suffisant pour plaider l’infirmation du premier jugement.