Le patron du «Magic Land» et ses deux employés maintenus en prison
PROCES DU MAGIC LAND RENVOYE AU 2 JUILLET
Le propriétaire du «Magic Land» ainsi que deux employés de ce parc d’attraction, poursuivis pour homicide involontaire et blessures involontaires, sont retournés hier en prison. En effet, le procès a été renvoyé au 2 juillet prochain à la demande du conseil de la partie civile. Dans la foulée, la demande de liberté provisoire formulée par la défense a été rejetée aussi bien par le parquet que par le juge des flagrants délits.
Pour formuler une demande de liberté provisoire pour le propriétaire du «Magic Land» et ses deux co-prévenus, Me Mbaye Jacques Ndiaye a tenté de «dédramatiser» l’accident qui s’est produit le 21 juin dernier dans ce parc d’attraction. Une posture qui n’a guère agréé le maître des poursuites qui s’est opposé à la requête de l’avocat au motif que leur mise en liberté constituerait un trouble à l’ordre public, non sans rappeler que les faits constituent un véritable drame.
Le procureur sera suivi par le Tribunal qui a rejeté la demande du conseil de la défense et suivi le conseil de la partie civile dans sa demande de renvoi. Me Aissata Tall Sall motive cette demande par la nécessité de faire comparaître les maîtresses des enfants qui, à l’en croire, sont encore sous le choc suite à cet accident. Les différentes parties reviendront à la barre le 2 juillet prochain.
Pour rappel, suite à l’accident survenu le 21 juin dernier au parc d’attraction du «Magic land», une des victimes, en l’occurrence S. Traoré (3 ans), n’a pas eu la chance de ses camarades I.L.Bâ et I.K. Diaby, pour avoir succombé suite à ses blessures. Ces enfants âgés entre trois et onze ans sont élèves à l’institut Mark Perrot de Hann Marinas qui se sont rendus dans ce lieu d’attraction pour une excursion. C’est pourquoi ce drame a débouché sur l’arrestation de Youssef Saleh, patron du «Magic Land», ainsi que deux de ses employés : Mamadou Cissé et Assane Sylla, devenus ses co-prévenus.
De plus, il résulte des constatations des pandores consignées dans le procès-verbal que l’accident émanerait de «défaillance mécanique» au niveau du manège de la grande roue. Pour preuve, sur les seize silos que comportait la grande roue, les neuf traînaient des défaillances, car dépourvus de fenêtres, sans compter la non fermeture des portes.
Dans le procès-verbal, Loly Dupuy, maîtresse stagiaire qui était dans le silo défectueux, est revenue sur les instants tragiques de cette randonnée sur la grande roue. «Au troisième tour, lorsque nous sommes arrivés au sommet de la tour, la roue a grincé et le silo a commencé à vaciller. Je me suis accrochée sur les grilles et les enfants se sont agrippés sur moi, mais les grilles ont fini par céder. C’est à ce moment que l’un des enfants est tombé et la roue a continué sa descente et nous nous sommes projetés pour nous accrocher sur le fer de la roue», narre la maîtresse qui indique avoir été secourue par Mamadou Cissé quand la roue s’est immobilisée.
Elle s’en est tirée avec des blessures tout comme les deux autres enfants, tandis que S.Traoré gisait sur le tarmac. Mamadou Cissé, chargé de l’exploitation de la grande roue, a reconnu les défaillances mécaniques de certains silos. Toutefois, il a précisé que seuls quatre silos sont utilisés sur les seize, mais non successivement pour préserver l’équilibre du manège.
A l’en croire, la grande roue n’a jamais connu de panne. En ce qui concerne Assane Sylla, il a déclaré à l’enquête que son travail se limitait à ouvrir ou à fermer les portes des silos, après embarquement ou à l’arrêt de la grande roue. Au juge de mesurer la responsabilité de chacun des mis en cause à l’audience du 2 juillet prochain.