Le Pds rue dans les brancards
OUMAR SARR, KARIM ET CIE BLOQUES A L’AEROPORT

Hier, vendredi 29 mars, Oumar Sarr, Madické Niang, Karim Wade et Samuel Sarr, tous anciens ministres d’Etat sous Me Wade, ont été empêchés par les autorités de police des frontières de sortir du pays, via l’aéroport de Dakar.
En réaction, le Pds rue dans les brancards et envisage de demander la suspension du Sénégal de la Cedeao pour refus d’appliquer une décision de justice rendue par la haute juridiction communautaire. Le bras de fer Etat du Sénégal-Pds, relativement à l’interdiction notifiée à certains dignitaires libéraux de sortir du territoire national, continue encore de faire des vagues.
Karim Wade, Oumar Sarr, Madické Niang et Samuel Sarr, anciens ministres d’Etat sous Me Abdoulaye Wade et actuellement sous le coup d’enquêtes judiciaires déclenchées contre l’enrichissement illicite, ont été bloqués à nouveau à l'aéroport international de Dakar, ce vendredi 29 mars. Frappés d’interdiction de sortie du territoire national, une mesure pilotée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et le ministère de la Justice, ces dignitaires du régime libéral sortant envisageaient, selon des informations concordantes, de se rendre à Abidjan (Côte d’Ivoire).
Quoique munis de leurs passeports, Karim Wade, Oumar Sarr et cie ont été interdits d’embarquer par les autorités de police des frontières. Et cela, conformément à la mesure d’interdiction de sortie du territoire national qui leur a été servie, dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis. Pour la énième fois, les dignitaires libéraux concernés par la mesure ont dû ainsi se confronter à la volonté « intransigeante » du gouvernement de ne pas se plier à la décision de la Haute cour de justice de la Cedeao, disqualifiant l’interdiction de sortie du territoire.
Décidés certainement à tâter le terrain, voire à montrer la détermination du gouvernement à ne pas respecter l’arrêt de la Cedeao, les dignitaires libéraux ont réussi leur pari. L’Etat du Sénégal qui avait déclaré, en temps opportun, « avoir pris acte » de l’arrêt de l’instance sous-régionale, est plus que jamais en phase avec l’interdiction de sortie du territoire. Le PDS veut faire suspendre le Sénégal.
Pour le Parti démocratique sénégalais (Pds), à travers l’incident d’hier, « le régime de Macky Sall vient encore une fois de démontrer tout le mépris qu’il a de la justice et sa volonté de s’opposer par la violence à l’exercice par des citoyens des libertés fondamentales ». Oumar Sarr, le coordonnateur de la formation libérale, et cie, ont déclaré dans la foulée que « ce refus (de permettre aux membres du Pds d’embarquer-ndlr) constitue une violation manifeste des droits de l’homme et un net recul de l’Etat de droit, alors que l’Etat s’est engagé à respecter et appliquer les décisions de la Cour de Justice communautaire (Cedeao)». Et d’invoquer l’arrêt définitif, en date du 22 février 2013, de la Cour de Justice de la Cedeao (notifié à l’Etat du Sénégal le 18 mars 2013). Un arrêt qui a été rendu « contradictoirement et en dernier ressort, en présence de l’agent judiciaire de l’Etat et des avocats de l’Etat du Sénégal, et qui a annulé comme étant illégale et par conséquent nulle et de nul effet la décision du procureur spécial portant interdiction de sortie du territoire signifiée à des responsables de notre parti ».
Pour autant, le Pds a dénoncé vertement les tracasseries dont ses responsables font l’objet tout en attirant l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale sur la nécessité pour ceux-ci de se défendre. Et surtout, sur le fait que la formation libérale n’a plus d’autre choix que de demander la suspension du Sénégal de la Cedeao pour refus d’appliquer une décision de justice rendue par la haute juridiction communautaire.