Le préalable d’un décret
INDUSTRIE METALLURGIQUE A THIES
L’entreprise indienne Sree Sumangala Metals and Industries Ltd. spécialisée dans l’aluminium et le cuivre et le Rofs(Regroupement des opérateurs de la ferraille du Sénégal) ont signé, vendredi dernier, un mémorandum pour l’implantation d’une fonderie à Thiès. Si ce projet d’un coût d’investissement de 3 milliards de FCfa peut-être une aubaine pour l’industrie locale, les « conditions désormais réunies », pour permettre à ce secteur d’évoluer ne sont encore que théorie.
C’est le vendredi 19 avril dernier que le représentant de l’entreprise indienne Sree Sumangala Metals and Industries Ltd. spécialisée dans l’aluminium et le cuivre et le président du Rofs (Regroupement des opérateurs de la ferraille du Sénégal) ont signé un mémorandum de partenariat pour l’implantation d’une fonderie à Thiès. Une cérémonie qui s’est tenue en présence du ministre du Commerce, de l’industrie et du secteur informel ainsi que celle de l’ambassadeur du Sénégal en Inde.
Sree Sumangala Metals and Industries Ltd, c’est l’un des plus importantes sociétés industrielles spécialisées dans les métaux ferreux et non ferreux et l’un des plus gros fournisseurs de matériels pour l’industrie automobile et les sociétés d’électricité. Pour n’avoir plus de chemin de fer ni de d’industrie si ce n’est la société Senbus (Sénégalaise de bus), la région de Thiès a bien besoin d’un second souffle industriel. Ce projet, selon ses promoteurs, devrait être une complémentarité de la Someta (Société Métallurgie d'Afrique S.A), située au km 40 de la route nationale de Dakar-Thies, à Sébikotane et qui produit du fer à béton, fer plat et fer creux, entre autres.
Quant à la future entreprise métallurgique, elle prévoit de produire, entre autres, des cornières, qui désignent des profilés en métal dont la section forme un L, quelle qu'en soit la destination. Le coût d’investissement du projet est évalué à quelque 3 milliards de FCfa dont 1,5 milliard de FCfa pour la première phase.
Dans le MOU qu’ils ont signé, le partenaire sénégalais s’occupera de démarrer les travaux sur site tandis que le partenaire indien apporte le matériel. A eux deux, le projet devrait permettre d’absorber la totalité de la matière première disponible au Sénégal.
Une matière première qui, il faut le dire, se fait de plus en plus rare sur le marché sénégalais et pour cause.
Les traders indiens présents sur le marché local s’activent ardemment dans l’exportation des produits ferreux et non ferreux, cela, en dépit d’une mesure d’interdiction prise par le gouvernement mais sans aucun décret d’application jusqu’à nos jours.
Aussi, lorsque le ministre du Commerce, de l’industrie et du secteur informel déclare que « Les conditions sont désormais réunies, pour permettre à ce secteur d’évoluer favorablement », cela ressemble plus à de la poudre de ferraille aux yeux. Car, l’interdiction, par décret présidentiel de l’exportation de la ferraille dont il parle n’existe nulle part. A moins que ce ne soit de sa part un appel du pied au Président Macky.
Il n’en demeure pas moins qu’en l’état actuel des choses, aucun projet industriel dans ce secteur ne saurait voir le jour encore moins prospérer, quelque soit par ailleurs le schéma directeur de la politique industrielle affirmée par Alioune Sarr.