LE PRÉSIDENT WADE, VICTIME DE SES ERREURS POLITIQUES
De nombreux éléments ont terni son image : nomination de Karim comme ministre, implication de Sindiély dans le Fesman, ticket présidentiel, candidature en 2012... Il a beaucoup fait dans le domaine des infrastructures, mais sa gestion fut nébuleuse
Le président Abdoulaye Wade s’était mis en tête qu’il sera un président à vie, c’est pourquoi il n’arrive pas à accepter que le Sénégal ait un nouveau président de la République en la personne de Son Excellence Monsieur Macky Sall.
C’est malheureux mais Me Wade n’a jamais honoré son statut d’ancien président et pourtant, il pourrait, aujourd’hui, être le véritable médiateur de tous les conflits du continent africain voire du monde.
C’est sûr que ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ou au Burkina Faso pouvait se produire au Sénégal mais heureusement, en 2012, Me Wade était dans une position de faiblesse et il était impressionné par la victoire éclatante de Son Excellence Macky Sall.
Aussi, n’est-il pas donné à n’importe quel candidat né après les indépendances de gagner une élection présidentielle avec 65% du suffrage des Sénégalais faisant de lui le président le mieux élu dans notre histoire politique.
L’alternance de 2000, les Sénégalais croyaient que Me Wade est un messie. Mais au finish, ils ont noté un désespoir sur beaucoup de faits durant son régime.
Nombreux sont les éléments qui ont terni son image. Parmi les erreurs, nous pouvons noter la nomination de son fils Karim Wade comme ministre de la terre, du ciel et de l’air et de l’implication de Sindiély Wade dans l’organisation du Fesman qui n’a laissé aucune infrastructure dans le pays à l’image des autres sommets internationaux. Dans les années à venir, le centre international de Diamniadio sera un souvenir du sommet de la Francophonie 2014.
Les Sénégalais ne peuvent pas oublier le fameux ticket présidentiel, sa candidature en 2012 et les évènements de Sangalkam, du 23 juin qui ont coûté la mort à plusieurs Sénégalais et beaucoup de dégâts matériaux. Certes Me Wade a beaucoup fait dans le domaine des infrastructures mais la gestion fut nébuleuse.
Les Sénégalais attendent toujours d’être édifiés sur les milliards investis dans le tunnel de la corniche et le monument de la Renaissance africaine. La corruption était au cœur du régime de Me Wade avec la mallette d’argent destinée à un fonctionnaire du Fmi à l’aéroport Léopold Sédar Senghor (et qui a refusé) et tant d’autres.
Au lendemain des élections présidentielles de 2012, Me Wade pouvait essayer de rehausser sa personnalité et préserver son statut d’ancien chef d’Etat mais tel n’a pas été le cas. A la veille d’un sommet international de la Francophonie, il organise des activités politiques pour la libération de son fils Karim Wade et il accuse gratuitement le régime actuel et ses hauts dignitaires.
La jeunesse politique a tiré une mauvaise leçon de ses révélations surtout en tant qu’ancien chef d’Etat lorsqu’il utilise les mots comme coup d’Etat et une transition, des élections anticipées.
Et plus grave encore, il rejette une invitation de son successeur, le président Macky Sall. Souvent, les chefs d’Etat et les anciens communiquent par des lettres mais nous n’avons jamais vu quelqu’un qui rend publiques ces dernières.
Le président Wade cherche toujours à imposer à la tête de ce pays son fils Karim Wade qui a été la- miné aux élections locales à la mairie du Point E. En 2012, il avait échoué dans cette mission mais il continue de manœuvrer puisqu’il a freiné les ambitions de tous les responsables de son parti pour imposer son fils, Karim Wade comme leur candidat à la prochaine présidentielle.
Assurément, ni Abdoulaye Wade, ni Karim ne peuvent gagner la mairie de Kébémer ou celle de Point E donc il n’est pas question de prendre en compte ses agitations politiques mais malgré tout, nous tenons compte de son âge et de son statut d’ancien Chef d’Etat.
Les défenseurs des droits de l’homme doivent penser à sauver Me Abdoulaye Wade parce qu’il doit aller en retraite mais il est pris en otage par les responsables de son parti qui sont conscients qu’après son départ, c’est le vide et ce sera la fin du Pds.