Le prévenu encourt six mois ferme
DETOURNEMENT DE MINEURE, COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES
Mamadou Sow a comparu hier pour viol et détournement de mineure au préjudice de la fille F.Keita, et coups et blessures volontaires sur la mère de sa victime qui s’en est tirée avec une incapacité de travail de 15 jours. Toutefois, pour le viol le parquet n’en est pas convaincu et a requis la relaxe, avant de demander deux ans dont six mois ferme pour les autres chefs d’inculpation. Délibéré le 25 juin prochain.
F.Keita dite Néné est-elle vraiment victime de viol, au regard des circonstances qui entourent ce dossier ? En effet, la victime âgée de 16 ans au moment des faits, au courant de l’année 2012, a gardé le secret de sa mésaventure avant d’être trahie par une grossesse qui s’est révélée durant les vacances de la même année et qu’elle a portée jusqu’à la délivrance, le 3 mai 2013. Pour autant, elle n’a pipé mot à ses parents sur les exactions de son bourreau. Ce n’est qu’après le baptême du nouveau-né – mort par la suite – que des problèmes commencent à gâcher les relations entre la famille de la victime et celle du père du nouveau-né.
La pomme de discorde : le mariage du mis en cause avec une de ses parentes, délaissant du coup la mère de son enfant. De représailles en représailles entre les deux familles respectives, la victime a fini par livrer au goût du jour cette affaire de viol. Outre ces accusations de viol, la mère de la victime, en l’occurrence Rokhaya Coly, accuse le bourreau de sa fille de coups et blessures volontaires qui lui ont occasionné une incapacité temporaire de travail de quinze jours. Ce qui a valu au mis en cause sa comparution hier sur deux fronts devant le juge des flagrants délits.
Revenant sur les faits à la barre, la gamine a adopté la double posture d’avocat et de procureur pour plaider son sort et demander répression contre son bourreau. «Il a détruit ma vie, il a perturbé mes études, je veux que justice soit faite», réclame-t-elle. Toutefois, elle est dans l’incapacité de circonscrire la date de sa mésaventure dans le temps. Néné a tout de même rappelé les circonstances du viol.
En fait, elle était partie dans la brousse déposer des ordures quand elle a été surprise sur le chemin du retour par le prévenu qui a surgi devant elle, couteau à la main. Avec cette arme de persuasion, le prévenu, à en croire la gamine, a réussi à la contraindre au rapport sexuel dans un bâtiment inachevé. Poursuivant, la victime a révélé que durant tout le temps qu’a duré la grossesse, son bourreau ne s’est jamais acquitté de ses obligations de futur père. «Il n’a jamais acheté mes ordonnances», accuse la fille. Toutefois, la victime reconnaît que l’argent du baptême du nouveau-né a été remis par le père du prévenu.
Cependant, à la suite de la victime, le prévenu s’est inscrit en faux contre les déclarations de celle-ci. Mamadou Sow fait état de relation amoureuse qui date de 2011. Une idylle sanctionnée par plusieurs rapports sexuels consentis, qui se sont déroulés soit dans cette bâtisse inachevée dont a fait état la victime, soit dans la chambre de la victime. Avant de révéler s’être introduit dans la chambre de Néné à deux heures du matin par la fenêtre.
Toutefois, malgré tout le temps qu’a duré cette idylle, le prévenu révèle que c’est une relation en cachette, ignorée par leurs familles respectives. Avant de souligner qu’il ignorait l’âge de sa partenaire, contestant dans la foulée la détention de couteau. Revenant sur la bagarre, il révèle que c’est le frère de la victime qui a jeté une pierre à son père.
C’est ainsi qu’il a empoigné ce dernier et que la mère de la victime a débarqué pour lui donner un coup de bâton dans le dos. «C’est en me retournant que mon coude a heurté son visage», se dédouane-t-il. Pour ce double préjudice, le conseil de la partie civile a réclamé deux millions pour la victime de viol et 100.000 francs pour la mère de la victime. Cependant, le parquet a requis la relaxe pour le viol, avant de solliciter deux ans dont six mois ferme pour détournement de mineure et coups et blessures volontaires. Délibéré le 25 juin prochain.