LE PR DIAOUKHANE DECORTIQUE L’EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES SENEGALAISES

Maître de conférence de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et ancien Commissaire du Droit de la Cour des comptes (1999-2001), Abdourahmane Dioukhané, a publié, avant-hier, à Dakar, un ouvrage intitulé : «Les finances publiques  dans l’Uemoa : le budget du Sénégal». Dans ce livre de 267 pages, l’auteur s’est appuyé sur l’exemple du budget du Sénégal pour poser la problématique de la gestion des finances publiques au niveau de l’espace de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). 

C’est ainsi que le spécialiste des finances publiques, dans cet ouvrage composé d’une introduction générale et de 5 chapitres, a analysé successivement les questions relatives à l’élaboration du budget, à la présentation de la loi de finances, à son adoption et à  son exécution. Le contrôle de l’exécution du budget figure aussi en bonne place dans l’ouvrage de l’universitaire qui a eu, au  cours de sa carrière riche de plus 20 ans d’expérience, à participer comme expert à l’élaboration des directives de l’Uemoa de 1997 relatives aux finances publiques. Dans ce livre de l’instituteur devenu, par la force du travail, l’un des universitaires les plus rompus à cette question et qui s’inscrit dans une logique de partage d’une expérience riche de plus d’une vingtaine d’années, a retracé les différentes étapes de l’évolution des finances publiques sénégalais. 

«Depuis notre indépendance, nos finances publiques ont passé trois grandes trajectoires», a expliqué l’ancien parquetier de la Cour des comptes du Sénégal. D’après lui, la première période est marquée par «le caractère volontariste», consistant à utiliser le budget comme instrument de développement économique et social. La deuxième période est quant à  elle marquée par la mise sous tutelle des finances publiques sénégalaises par les institutions financières internationales. Cette mise sous tutelle découle de la crise internationale des années 70 qui a, selon lui, secoué les finances publiques. Et la solution à cette crise des finances publiques, a encore expliqué le Pr Dioukhané, a été «une politique d’austérité budgétaire  imposée». S’agissant de la troisième  étape qui correspond à la période actuelle, elle est marquée par l’encadrement des finances publiques par l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). «Le but pour l’Uemoa de garantir la soutenabilité de nos finances publiques», a développé le Pr Dioukhané. 

La plupart des intervenants, dont les magistrats Mamadou Faye et Aba Goudiaby, qui ont magnifié la qualité de cet ouvrage qui vient, de leur analyse, combler un vide dans ce domaine, ont cependant invité l’auteur à ne pas s’arrêter à si bon chemin. Abondant dans le même sens, le Dr Abdoulaye Diallo, directeur de la maison d’Edition L’Harmattan qui a édité le livre, a déclaré qu’«une expérience qui n’est pas  partagée est une  expérience perdue».  

En réaction à ces sollicitions venues de la part des universitaires, de la famille des organes de contrôle et des étudiants, le professeur Abdourahmane Dioukhané a annoncé que l’heure de ranger sa plume dans les tiroirs n’a pas encore sonnée. Il a annoncé la publication dans les prochains mois d’un ouvrage consacré à la Cour des comptes du Sénégal. «Je suis très avancé dans la rédaction de mon prochain ouvrage qui est consacré à la Cour des comptes», a-t-il dit, lors de la cérémonie de dédicace du livre qui a eu pour cadre l’Ucad II.