LE PRACAS VEUT ATTEINDRE LES 6 TONNES A L’HECTARE DES LA PROCHAINE SAISON
AUTOSUFFISANCE EN RIZ
Pour arriver, à l’horizon 2017, à une totale satisfaction de la demande en riz blanc, le volet riz du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas) prévoit d’atteindre les 6 tonnes à l’hectare dès la prochaine saison. Un objectif qui nécessite, selon les acteurs, la levée de certaines contraintes comme la vétusté des équipements et l’insuffisance des mécanismes de transformation et de commercialisation.
C’est un secret de polichinelle que de souligner que le gap à combler, pour satisfaire la demande nationale en riz blanc, est couvert par les importations qui pèsent lourdement sur la balance commerciale du Sénégal et surtout, il pose, dans la foulée, un réel problème de souveraineté alimentaire. Pour inverser cette tendance, les nouvelles autorités étatiques ont décidé de lancer le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise qui, dans sa composante riz, a décidé de booster la production dans toutes les zones de production (Vallée du fleuve Sénégal, Bassin de l’Anambé, zones rizicoles exploitées en pluvial), dès la saison 2014- 2015. Dans un document établi par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, il s’agit d’atteindre, dès la prochaine campagne, une production de 900.000 tonnes de paddy dont les 60% seront supportés par la riziculture irriguée (soit 540.000 tonnes) et les 40% par le système pluvial (soit 360.000 tonnes). Ces objectifs de production seront atteints, selon les prévisions, sur la base des hypothèses suivantes : en saison sèche chaude 2014, porter les rendements de paddy à 6 tonnes à l’hectare avec un coefficient de transformation de 66% et en hivernage durant la même saison, de parvenir à atteindre des rendements de 5,5% tonnes à l’hectare. Le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural souligne que l’atteinte des objectifs fixés nécessitera la mise en valeur de toutes les superficies rizicultivables sur l’étendue du territoire nationale. Toutes les zones adaptées à la production de riz doivent être mises en valeur en faisant de la riziculture une activité hautement rémunératrice pour tous les acteurs de la chaîne de valeur.
Cinq grands bassins rizicoles ciblés
L’approche, en ce moment, est de réfléchir sur la chaîne de valeur dans les politiques agricoles de l’Etat, a dit le président du Comité interprofessionnel de la filière riz, Saliou Sarr. Cinq grands bassins rizicoles, avec des vocations variables en fonction des spécificités agro-climato- écologiques, ont été ainsi ciblés dans la stratégie de mise en oeuvre du volet riz du Pracas. Il s’agit de la vallée du fleuve Sénégal et du bassin de l’Anambé pour la production irriguée, la Casamance, et la zone Est du pays sans oublier les nouveaux aménagements dans les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine, pour le volet pluvial.
Dans les prévisions de l’Etat, il s’agit de viser, pour les zones ciblées, l’approvisionnement des grandes villes et de combler éventuellement les déficits en riz par la production locale. En d’autres termes, il s’agit d’assurer l’autoconsommation et l’autosuffisance locale dans les zones de production. Par exemple, Kolda nourrit les Koldois, Fatick en fait de même pour les Fatickois.
Pour rappel, au sortir du dernier Conseil interministériel consacré au sujet, il a été révélé que l’Etat a déjà mobilisé environ une trentaine de milliards de FCfa pour la mise en oeuvre dudit programme. Selon les prévisions, les besoins, d’ici à l’horizon 2017, ont été estimés à 74 milliards de F Cfa pour le financement du volet riz du Pracas.