LE PREMIER MINISTRE DIT NIET
VENTE DES USINES DE DIOURBEL ET ZIGUINCHOR
Les travailleurs de la Suneor pourraient avoir gain de cause dans leur bras de fer contre l’actionnaire majoritaire, Abbass Jaber. Le Premier ministre du Sénégal, qui faisait face aux députés hier, a tranché en faveur de la préservation de cette entreprise.
L’affaire Suneor pourrait trouver rapidement une issue heureuse. Les travailleurs, qui dénonçaient il y a quelques semaines «la tentative de balkanisation» de leur société, ont décroché le soutien du gouvernement. Face aux députés hier, le Premier ministre a tranché la question.
«A défaut de consolider la filière, nous ne donnerons pas notre avis favorable à tout processus de démantèlement de ce qui existe déjà. Nous nous opposerons à la division du patrimoine de la Suneor», a fait savoir Mohammad Boun Abdallah Dionne, à qui le Président a confié le dossier.
Abbass Jaber, patron du Groupe Advens propriétaire de la Suneor, veut revendre les usines de Kaolack et Ziguinchor à 14 milliards de francs Cfa à Copeol.
«Nous disons non», martèle le chef du gouvernement, qui promet de convoquer M. Jaber. «Soit il poursuit son investissement, soit il quitte. Mais, l’Etat ne laissera pas la désorganisation de la filière», a-t-il répondu au député Cheikh Seck.
Ce dernier est préoccupé par la campagne arachidière caractérisée par «un bradage des graines dans les marchés hebdomadaires», alors que l’Etat avait fixé le prix du kilogramme à 200 francs.
Sur cette question, le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural a partagé les chiffres du comité de suivi de la campagne de commercialisation arachidière. Et Dr Pape Abdoulaye Seck de parler de 89 100 tonnes collectées.
Et d’expliquer : «On n’est pas en situation de sous régime. En ce qui concerne les exportations, celles en direction de la Chine, du Vietnam et de la Tunisie sont de l’ordre de 59 900 tonnes.»
Le ministre rappelle qu’un fonds de commercialisation de 11,5 milliards a été mis en place, avec un taux bonifié de 6%, pour permettre l’achat de 50 000 tonnes de semences dont 25 000 tonnes certifiées et 25 000 tonnes écrémées.