Le Premier ministre tire un bilan positif du taux d’exécution des travaux de Touba
Lutte contre les inondations
A Touba, la capacité de certains bassins a été multipliée par 5 alors que les canalisations aux abords de la Grande Mosquée et dans d’autres quartiers ont été redimensionnées. Le Premier ministre, qui était dans la ville sainte hier, a tiré un bilan positif du taux d’exécution des travaux.
Le ciel est chargé de nuages au-dessus de la Grand Mosquée de Touba, ce dimanche peu après 10 heures. Derrière la Résidence, des ouvriers posent les fers servant au moulage du radier. En avant, des engins excavent. Sur un tableau, la future configuration est consignée. La largeur de cette canalisation atteint 3 mètres à certains endroits. Il y a quelques années, il suffit d’une fine pluie pour que les abords de la Grand Mosquée soient envahis par les eaux. Ce dimanche matin, malgré la pluie de l’aurore, la circulation est fluide autour du rond-point de l’imposante Mosquée. Le plan décennal de lutte contre les inondations portent ses fruits dans la cité religieuse. « Il y a déjà des mesures réalisées dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations qui commencent à produire des résultats. Sur le premier site près de la Résidence, chaque fois qu’il y a eu une pluie comme celle que nous avons connue la nuit passée, il y avait inondation. Vous avez constaté qu’il n’y avait pas inondations aujourd’hui », relève le Premier ministre, Abdoul Mbaye, qui était accompagné des ministres en charge de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones d’inondation, Khadim Diop, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Oumar Guèye et des Infrastructures, Thierno Alassane Sall. Non loin de là, à la station de pompage de la Mosquée, le redimensionnement est en cours. De nouvelles machines sont dans un local. Le débit passera à une autre dimension.
Redimensionnement du réseau
A Keur-Niang aussi, les ouvriers sont à pied d’œuvre. L’entrée du chantier est une succession d’ateliers. Au fur et à mesure qu’on fonce dans cet endroit, nous mesurons l’ampleur des travaux. Sur une vaste plate-forme, des engins tournoient. Un Poclain drague. Un autre engin charge les bennes. La capacité d’évacuation passera de 800 m3 à l’heure à 13.000 m3. Le dispositif réduira donc, de façon sensible, les inondations dans cette zone et dans les quartiers environnants. Un groupe électrogène d’une grande puissance sera pré-positionnée.
La ville sainte tournera la page d’une canalisation de petite dimension. Les ouvriers qui sont au front dans le quartier Ndamatou ou vers le cimetière, dans les tranchées où pointent les murets des caniveaux, posent les jalons d’une gestion durable des inondations. « On est en train de poser les ouvrages de collecte pour éviter les inondations en 2013. Cela va continuer. A terme, les problèmes d’inondations de Touba seront réglés », avance l’ingénieur en charge des travaux, Ahmadou Macthar Guèye qui supervise les travaux de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas).
A la sortie de la ville, à Darou Rahmane, sur le côté droit de la route, un nouveau bassin couvre une superficie de 60.000 m2. Deux chargeuses déversent du sable sur des bennes. Il y avait dans ce grand cratère une vingtaine de camions. Le site qui ressemble à une mine fourmille. Les ouvrages génèrent des emplois. Le bassin sera le réceptacle des eaux de pluie de la cité religieuse. « Ce bassin aura une profondeur de 4 m et couvre une superficie de 60 ha. Son volume sera de 256.000 m3. Cela nous permettra d’avoir un exutoire », explique Chimère Diallo du ministère de la Restructuration. Les abords du bassin retrouveront ainsi leur vocation perdue. Puisque cette partie était perlée de points d’eau. « Un important volume d’eau sera stocké, ce qui permettra une recharge de la nappe. Les éleveurs auront aussi moins de problèmes pour abreuver leur bétail », corrobore un autre technicien.
Les ouvrages de la phase d’urgence de la ville sainte coûtent 8 milliards de FCfa. Leur durabilité doit être l’affaire de tous. A la suite des techniciens, le Premier ministre Abdoul Mbaye a invité les uns et les autres à préserver les investissements. « Nous avons également insisté sur la nécessité de sensibiliser les populations. C’est un volet important du programme. C’est bien de réaliser les infrastructures, mais c’est encore mieux de bien les entretenir. Bien les entretenir, c’est organiser chaque année, des curages récurrents », a rappelé le Premier ministre. Il a remercié Serigne Cheikh Bara Sidy Mocthar qui a accompagné la délégation officielle sur les chantiers.
Abdoul MBAYE, premier ministre : « Nous cherchons des solutions définitives »
Le Premier ministre, Abdoul Mbaye, a réitéré la volonté du gouvernement à changer le mode de gestion des inondations. Il en veut pour preuve l’organisation régulière des réunions pour faire le point sur l’état d’avancement des travaux et aussi la planification des actions à mener dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations. « Il est important de faire la différence entre le traitement léger qu’on a eu à apporter par le passé à la gestion des inondations.
Ce qui est en train de se faire aujourd’hui. Sur instruction du président de la République, nous cherchons des solutions définitives et durables », a affirmé le chef du gouvernement. Il a indiqué que le retard accusé dans la réalisation de certains ouvrages est inhérent aux procédures de passation des marchés. Malgré cet état de fait, le gouvernement a pris ses dispositions pour faire face à toutes les éventualités afin d’atténuer les souffrances des populations en cas de pluies exceptionnelles. « Il y a non seulement des travaux qui sont en cours, mais également des solutions alternatives doivent permettre de vivre les problèmes moins que ce nous avons vécus l’année dernière », a dit Abdoul Mbaye.
Serigne Bass Abdoul Khadre MBACKE, porte-parole du khalife général : « Il n’y a pas de problème entre Touba et le gouvernement »
Il n’y a pas de problème entre la ville sainte de Touba et le gouvernement du Sénégal. Telle est la quintessence des éclairages de Serigne Bass Abdoul Khadre sur les rapports entre les autorités religieuses de Touba et le gouvernement du Sénégal.
Le Premier ministre Abdoul Mbaye a rendu visite à plusieurs hommes religieux à Touba dont le porte-parole du Khalife général des mourides, Serigne Bass Abdoul Khadre, à la Résidence Khadim Rassoul. Ce dernier a saisi cette opportunité pour apporter des éclairages sur les relations entre la cité religieuse et le régime en place. « Nous n’avons pas de problème avec l’actuel pouvoir temporel. Il ne peut pas avoir de problème parce que nous avons une chose qui nous lie, les populations. Nous invitons les autorités à les aider », a dit le porte-parole du Khalife général des mourides.
Le religieux a salué les efforts du gouvernement en matière de lutte contre les inondations. Il a particulièrement apprécié la réactivité du chef de gouvernement lorsqu’il l’interpelle sur ces questions. Toutefois, il a ajouté qu’il est du devoir de l’Etat de consentir des investissements importants pour Touba, la deuxième ville du Sénégal après Dakar en termes de population. « La ville de Touba fait partie du Sénégal. C’est normal que le gouvernement lui accorde une part importante des investissements destinés à la lutte contre les inondations », ajoute Serigne Bass Abdou Khadre. Auparavant, le ministre de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones d’inondation, Khadim Diop, a fait le point sur la visite et sur l’avancement des travaux. Rappelons que le Premier ministre a aussi été reçu par Serigne Cheikh de Darou Rahmane, le Khalife de Darou Khoudouss, Serigne Ahmadou Mathar, et à Diourbel par Serigne Mountaha, Khalife de Serigne Bassirou.