LE PROCÈS HABRÉ DIFFUSÉ À TRAVERS RADIOS ET TÉLÉS
ACCORD JUDICIAIRE SÉNÉGAL TCHAD
Dans l’accord de coopération judiciaire entre le Sénégal et le Tchad, dont EnQuête détient copie, il a été décidé une diffusion des débats du procès de Hissein Habré, à travers des chaînes de télés et de radios des deux pays.
Les chaînes de télévision et de radiodiffusion pourront diffuser le procès de l’ancien président tchadien Hissein Habré. Cette disposition est contenue dans l’article 17 de l’accord de coopération judiciaire entre le Sénégal et le Tchad, pour la poursuite des crimes internationaux commis au Tchad, durant la période du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990.
Dans cet article, les parties reconnaissent que la sensibilisation et l’information de la société civile tchadienne est un élément essentiel de l’organisation des affaires devant les Chambres africaines extraordinaires.
Donc, le Sénégal a accepté de coopérer et de contribuer de la manière la plus large possible à la mise en place de cette sensibilisation de la société civile tchadienne.
Ce, ‘’en autorisant la captation et l’enregistrement audiovisuel des audiences et débats judiciaires lors du procès, en vue de leur diffusion ou de leur utilisation par la télévision, la radio, et les autres médias (dans la mesure permise par la nécessaire protection des témoins), en coordination avec les agences de communication’’, peut-on lire dans l’article.
Déjà en novembre dernier, le ministre de la Justice Sidiki Kaba, au cours d’une rencontre avec son homologue tchadien, avait fait part de l’intention des deux pays de tenir un procès radiotélévisé par ‘’souci de transparence’’.
C’est chose faite, car cette disposition figure en bonne partie dans l’accord de coopération judiciaire. Me Sidiki Kaba poursuivait que les deux parties allaient cibler les organes de presse au Sénégal et au Tchad qui seront chargés de faire la retransmission des débats d’audience.
Selon lui, la question principale, ''c’est l’appropriation de ce procès aussi bien par les Sénégalais que par les Tchadiens, puisqu’on dit qu’un procès est public''. Le Garde des sceaux poursuivait : ‘’Nous voulons que tout le monde comprenne, de façon précise, ce qui se passe à Dakar. Notre volonté, c’est de faire en sorte qu’un procès juste et équitable soit organisé dans notre pays.’’
C’est ainsi que le Tchad a accepté de diffuser sur les radios et télévisions publiques, conformément à ses procédures nationales, les enregistrements du procès et les audiences pertinentes qui s’y rapportent, et d’autoriser les médias privés à faire de même.
Le Tchad a accepté de permettre et de favoriser, en conformité avec sa législation nationale, la distribution de documents et l’organisation de conférences de sensibilisation de la société civile tchadienne par les agences de communication.
Dans une perspective commune d’information et de sensibilisation, le Sénégal et le Tchad ont accepté de permettre et faciliter la venue et le séjour au Sénégal de journalistes tchadiens du secteur public ou privé.
Des personnalités de la société civile tchadienne, et des groupes de victimes tchadiennes, pour qu’ils assistent au procès. L’objectif de cette diffusion, à travers les médias, c’est de permettre aux Sénégalais et aux Tchadiens de s’approprier le procès.