LE PROCUREUR INTERROMPT BRUSQUEMENT LA PRIERE MORTUAIRE
MORT DE DEUX SOLDATS À BANGO
A Tambacounda, l’affaire a fait du bruit. C’est pendant que les parents s’affairaient autour de la dépouille mortelle du jeune soldat Oumar Ndiaye, mort à Bango dans des conditions non encore élucidées, qu’un coup de fil de Dakar a tout changé. Le procureur de la République a demandé le rapatriement du corps à Dakar en vue de l’autopsie. Immédiatement, le corps a été mis sous scellé et conduit à la Morgue l’hôpital régional de Tamba en attendant son transfert, ce matin à Dakar.
Ce serait un précédent dangereux que des jeunes militaires tombent au le champ d’honneur à la fleur de l’âge comme des mouches, sans que l’opinion ne sache véritablement ce qui a conduit à cette mort inattendue. Cela pourrait même décourager de nombreux jeunes qui rêvent d’aller sous les drapeaux pour défendre l’honneur de la patrie. Conscient de cela, le Procureur de la République s’est autosaisi pour demander que l’autopsie soit menée sur les corps des deux soldats en formation, tués à Bango.
Alors que l’honneur leur a déjà été rendu par l’Armée qui a mis les corps à la disposition des familles éplorées en vue de leur mise sous terre, voilà que le Parquet de Dakar a jugé nécessaire d’interrompre le processus. A Tambacounda d’où est originaire le jeune Oumar Ndiaye, qui n’a décroché son baccalauréat que l’an dernier, on est encore sous le choc. Mais la foi en Dieu en bréviaire, la famille Ndiaye était fin prête pour sacrifier au rituel avant d’être interrompue par un coup de fil de Dakar. Elle a dû ranger pics et pelles et reporter sine die la prière mortuaire.
Séance tenante, le corps a été mis sous scellé et conduit à la morgue, en attendant son acheminement à Dakar auprès du Docteur Gisèle Woto Gaye pour les besoins de l’autopsie. L’autre victime est aussi originaire de Bignona. Les deux corps sont attendus à Dakar, aujourd’hui à bord d’un hélicoptère de l’Armée nationale, spécialement affrété à cet effet. Officiellement, dans un communiqué laconique, la Direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa) a indiqué que les deux soldats en formation depuis le 2 mai 2014 sont décédés à la suite d'une séance régulièrement programmée de huit (08) km semi-lourd.
Mais apparemment, les services de Serigne Bassirou Guèye, Procureur de la République, ne sont pas convaincus et veulent y voir plus clair. Les parents des victimes sont désormais suspendus à la décision de la justice et devront garder leur mal en patience.