LE PROCUREUR PRIE DE S’AUTOSAISIR
ACCUSATIONS DE TRAFIC DE DROGUE A LA POLICE
Dakar, 17 juil (APS) – L’ONG Jamra et l’Observatoire de veille "Mbañ Gacce" demandent au procureur de s’autosaisir après les révélations du journal Le Quotidien sur un trafic de drogue qui impliquerait de hauts responsables de la police nationale.
Dans un communiqué transmis à l’APS, les deux structures estiment que ‘’les faits sont suffisamment graves et mettent en péril la sécurité même du pays, pour que le procureur se doive de monter en première ligne, en s’autosaisissant, sans délai, de ce ténébreux dossier''.
Dans sa livraison du mardi, Le Quotidien a fait état d’un rapport de l’ex-patron de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) sur son prédécesseur et actuel directeur général de la police nationale qui ‘’détaille les relations entre par Abdoulaye Niang et les milieux narcotrafiquants’’.
L’ex-directeur de l’OCRTIS, Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta, auteur dudit rapport cite nommément l’actuel directeur général de la police, Abdoulaye Niang qu’il accuse d’accointances avec des narcotrafiquants.
Interrogé par la presse en marge d’une cérémonie, le ministre de l’Intérieur, le Général Pathé Seck, a parlé d’un ‘’duel fratricide’’ au sommet de la police et préfère attendre ‘’les conclusions de l’enquête de commandement et celle de la justice’’.
Dans leur communiqué, l’ONG Jamra et l’Observatoire de veille "Mbañ Gacce" rappellent qu’avec ‘’l’avènement de la loi 2007-31, dite "Loi Latif Guèye" (criminalisant le délit de trafic de drogue), nos honorables députés venaient assurément de rendre bonne justice aux veuves et orphelins des innombrables victimes de névrose psychédélique ou d’overdoses mortelles ; aux nombreux ménages en déliquescence, à l’actif de ces marchands de la mort’’.
''Mais voilà, constatent les deux organisations, que les narco-criminels viennent ingénieusement de déjouer toutes les conjectures en larguant leurs missiles là où on l’imaginait le moins : dans les rangs d’un des plus nobles corps de notre République, et dont les éminents membres sont sensés nous protéger, en rendant la tâche ardue aux narco-criminels’’.