LE PROJET DE LOI BIENTÔT EXAMINÉ PAR LE CONSEIL DES MINISTRES
EXONÉRATION FISCALE EN CASAMANCE

Face aux représentants du Peuple, le Premier ministre Mohammad Boune Abdallah Dionne et les ministres du gouvernement se sont voulus rassurants quand à l’avenir du secteur touristique. Le gouvernement a annoncé pour les prochains jours, l’examen par le Conseil des ministres d’un projet de loi qui accordera des exonérations fiscales sur dix ans à tout investisseur de la zone touristique de la Casamance. Il a également fait part de l’arrivée de 2 000 tracteurs en provenance d’Inde, du Brésil et de la Belgique.
Pour son deuxième passage devant les députés, l’équipe gouvernementale, avec à sa tête le Premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne, a cherché à insuffler de l’espoir au secteur touristique, même si l’essentiel des mesures ont déjà fait l’objet d’annonce par le passé. Interpellé par le député Aimé Assine sur la très mauvaise saison touristique de cette année, le Premier ministre a ressorti l’arsenal de mesures annoncées par le président de la République lors de sa tournée économique en Casamance.
Ainsi, le ministre de l’Economie, des finances et du plan annonce pour les prochains jours, l’examen par le Conseil des ministres, d’un projet de loi qui accordera des exonérations fiscales sur dix ans à tout investisseur de la zone touristique de la Casamance.
Ces mesures viendront s’ajouter à «tout un package fiscal et financier», indique le ministre du Tourisme et des transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr. Il s’agit entre autres, d’un crédit hôtelier d’un montant de 5 milliards de francs Cfa promis par le président de la République aux acteurs du tourisme pour assurer la rénovation des réceptifs. Amadou Ba révèle que des discussions sont en cours avec la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs) pour la mise en place effective de cette ligne de crédit.
D’autres mesures sont aussi à l’étude, selon Amadou Ba. Il s’agit de la réhabilitation des aérodromes, notamment ceux de Ziguinchor et Cap Skiring pour leur permettre d’accueillir de gros avions. De même, la suppression du visa d’entrée en mai, la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) maintenue à 10% pour le secteur, sont autant de mesures qui visent à sauver le secteur touristique du naufrage.
«A la lumière de l’ensemble de ces mesures incitatives, le secteur est en train de bouger. Dans nos échanges avec les acteurs des réceptifs qui étaient fermés en Casamance, nous sommes en train de leur montrer toutes les opportunités et facilités qui seront mises en place, notamment au niveau fiscal, pour que les structures qui étaient fermées prennent l’envol», insiste Abdoulaye Diouf Sarr.
Financement des collectivités locales
«Jamais, dans l’histoire du Sénégal, des fonds aussi importants n’ont été drainés vers les collectivités locales», assure le ministre des Collectivités locales, Oumar Youm. Interpellé par la députée libérale Aïda Mbodji sur l’insuffisance des fonds de dotation reçus par les collectivités locales en cette première année de mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation, le ministre a extirpé des données chiffrées pour alimenter un argumentaire «vérifiable».
«Le fonds de dotation de la décentralisation pour l’année 2015 a été voté pour 20 milliards 410 millions 571 mille de francs Cfa contre 18 milliards 410 millions 571 mille de francs Cfa en 2014, soit une hausse de 10,8%. En 2014, les fonds des régions étaient arrêtés au montant de 4 milliards de francs cfa.
En 2015, pour les 42 départements qui exercent les compétences de ces régions, les fonds ont connu une augmentation de 1,2 milliard soit 5,2 milliards de francs Cfa, là où la région de Diourbel avait reçu moins d’argent que les trois départements de la région», souligne Oumar Youm.
Il précise qu’en plus de ces fonds, des programmes de l’Etat, comme le Programme nationale de développement local (Pndl), interviennent au profit des collectivités locales. Il souligne également que l’Etat s’est engagé à financer les véhicules de ces collectivités pour un montant de 7 milliards de francs Cfa.
Mécanisation de l ’agriculture
Le Sénégal compte élever son taux de mécanisation dans le secteur agricole. Selon le ministre Pape Abdoulaye Seck, chaque année, ce sont 5 milliards de francs Cfa, soit 20 500 unités de culture attelées qui seront cédées aux paysans avec une subvention de 70%. Pour la période 20152017, l’Etat compte mettre à la disposition des agriculteurs, 2 000 tracteurs qui seront subventionnés à 60%. «Sur le prix unitaire de 20 millions, l’Etat prendra en charge les 12 millions», indique le Premier ministre.
Ces tracteurs, dont une partie a déjà été réceptionnée, viendront du Brésil, de la Belgique et de l’Inde. «En désagrégé, c’est 1 000 tracteurs en provenance du Brésil. Le premier lot composé de 135 est déjà arrivé, le 2e lot concerne 400 tracteurs de la Belgique. Et le début d’exécution de ce programme est pour le mois de juin où nous recevrons un premier lot, puis un autre en septembre et le dernier en novembre.
Ensuite, nous aurons 600 tracteurs d’Inde dont le premier lot est attendu en octobre.» Ce matériel devrait permettre d’augmenter la productivité, améliorer la qualité des produits et étaler la production dans le temps et dans l’espace, souligne Pape Abdoulaye Seck.
Relance des entreprises en difficulté
Dans sa dynamique de création d’emplois, le gouvernement prend en compte les entreprises en difficulté. Selon le Premier ministre, la compagnie aérienne Senegal Airlines, la Nouvelle société textile de Thiès (Nsts) et les Industries chimiques du Sénégal (Ics) vont être remises à flots. «Il faut restaurer les perspectives d’avenir pour la jeunesse africaine. Cela passe par la création emploi», souligne Mohammad Dionne.