LE RIZ LOCAL RÉUSSIT UNE PERCÉE À LA FIARA
BON SIGNE POUR LE CONSOMMER LOCAL
La 16ème Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) est, sans doute, celle du riz local qui a connu des fortunes diverses. Si les uns affirment avoir bien vendu d’autres se plaignent. Mais, toujours est-il que la présente édition de la Fiara a montré les capacités du Sénégal à assurer sa propre consommation en riz.
A l’entrée de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara), érigée sur le site du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), le dispositif est impressionnant. Autour d’un rayon d’une centaine de mètres carré, une quarantaine de Groupements d’intérêt économique (Gie) s’activant dans la production rizicole exposent leurs produits.
La variété des emballages illustre parfaitement la diversité des produits en provenance de la vallée. « Il y en a de toutes les qualités », nous lance une opératrice économique, Korka Diaw, présidente de « Korka Rice », une entreprise de transformation basée à Richard-Toll, et du Réseau des femmes productrices agricoles du nord.
A en croire cette dernière, cette 16ème édition de la Fiara a pris une dimension particulière en ce qui concerne la commercialisation du riz local. « Dans le passé, quand nous venions à la Fiara, nous restions deux à trois jours avant de commencer à vendre, mais cette fois-ci, dès notre arrivée, les gens se sont intéressés
au riz local », se réjouit Mme Diaw. Ici, dans les différents stands, le riz de la vallée attire tous les regards. Une dizaine d’entreprises de transformation sont présentes à ce rendez-vous des produits agricoles et artisanaux. Contrairement aux autres exposants, les femmes de la vallée ne se plaignent pas trop. Elles étaient venues avec près de 500 tonnes de riz.
« C’est une preuve que les gens commencent à s’habituer au riz sénégalais, et cela est très important », affirme Korka Diaw.
Plus de 1.000 tonnes de riz commandées
Néanmoins, d’autres productrices venues du nord soutiennent n’avoir pas beaucoup vendu. Comme ses autres camarades de Podor, Awa Harouna Anne déclare que les ventes se font au compte-goutte. Mais, comme Mme Diaw, Mme Anne ne doute pas de la diversité et de la qualité du riz sénégalais.
« Nous avons vendu le sac de 50 kg entre 13.000 FCfa et 15.000, mais les gens ne se bousculent pas pour acheter, ils viennent juste s’enquérir des prix et repartir », se désole-t-elle.
Le Réseau des femmes productrices agricoles du nord, au-delà des ventes, a même réussi, cette année, à tisser des partenariats et à obtenir des commandes. « Nous avons eu des commandes de plus de 1.000 tonnes de riz de la vallée de la part de commerçants de l’intérieur du pays ; ce qui est une excellente chose », affirme la présidente de « Korka Rice ».
La seule difficulté qu’a failli rencontrer ces braves productrices agricoles du nord était la location des stands. Il leur restait une partie de la location des stands à payer, soit un million de FCfa. Mais ce problème a trouvé solution depuis hier, avec la visite effectuée sur le site par Alassane Seck, un opérateur économique du nord qui, après avoir rendu visite aux femmes, a décidé de payer le reliquat.
« C’est vraiment une épine du pied qui nous a été enlevée et nous remercions ce bienfaiteur, comme d’ailleurs l’Etat et la Saed qui nous ont tous soutenu », révèle Korka Diaw. Le souhait de certaines productrices est de voir se prolonger de quelques jours la Fiara, afin qu’elles puissent au moins écouler une partie de leurs produits.