LE RYTHME EST LENT "ET IL FAUT LE RECONNAÎTRE"
ALIOUNE SALL PARTAGE L’AVIS DU PRÉSIDENT SUR LE GOUVERNEMENT DE MIMI TOURE
Les frères Sall ont le même avis sur les actions du gouvernement. Invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, dimanche, Alioune Sall soutient sans ambages : «Le rythme est lent et il faut le reconnaître.» Et cette baisse de régime dans la matérialisation de la vision du chef de l’Etat est plombé, selon lui, par un manque «d’organisation gouvernementale». C’est ce qui explique, à l’en croire, l’absence de projets «chinois ou indiens» depuis 2012.
«C’est peut-être prétentieux ce que je vais dire mais franchement, je pars d’exemples concrets pour démontrer ce que je dis : la Chine est un acteur important du financement de développement des pays africains et elle a financé beaucoup de projets au Sénégal, de même que l’Inde.
Depuis l’installation du Président Macky Sall, il n’y a pas eu un seul projet chinois ou indien qui ait démarré dans ce pays. Parce qu’on est rentré dans des histoires de complication des procédures juridiques qui peut-être peuvent assurer une transparence, mais qui ont le grand mérite de retarder les projets.
A côté de ces procédures, il y avait un dispositif qui, à certains moments, avait permis quand même d’accélérer les choses», explique-t-il.
Pour le retour de la Coopération internationale
D’où la pertinence, selon le candidat déclaré de l’Apr à la mairie de Guédiawaye, de ressusciter le ministère très controversé de la Coopération internationale géré à l’époque par Karim Wade. «Tout n’était pas mauvais dans ce système.
Quand Wade avait créé un ministère de la Coopération internationale, beaucoup avaient critiqué, y compris moi, parce qu’il y avait non seulement un ministère de la Coopération internationale mais le même monsieur, mon ami Karim Wade, était en même temps ministre des Transports ; les autres mauvaises langues disaient «ministre du ciel, de la mer et de la terre»», dit-il.
Avant d’ajouter : «L’existence du ministère de la Coopération, en tant que maître d’ouvrage centralisé de l’ensemble des projets de coopération, permettait d’accélérer la préparation de projets de coopération et leur exécution. J’avoue que moi-même, très franchement, à cette époque, j’étais très hésitant mais aujourd’hui, à la pratique, on se rend compte qu’il faut mettre en place un mécanisme de suivi».
Ainsi, il propose l’élargissement du champ d’action du ministre en charge du Plan Sénégal émergent (Pse) afin qu’il serve d’interface entre l’Etat et les bailleurs de fonds sur tous les projets de coopération.