LE SÉNÉGAL A LA COTE
LES AGENCES DE NOTATION "STANDARD & POOR’S" ET "MOODY’S" ATTRIBUENT AU PAYS "BB" AVEC PERSPECTIVE POSITIVE
Malgré sa situation de pays pauvre et sans ressources, le Sénégal est en train de damer le pion à ses pairs mieux lotis de la sous-région. Au point que les agences Standard & Poor’s et Moody’s n’ont pas hésité à s’en ouvrir à Macky Sall.
L’économie sénégalaise est la «plus attractive» de la sous-région ouest- africaine. Cette forte assertion émane des auditeurs des agences Standard & Poor’s et Moody’s, qui ont été reçus la semaine dernière par le Président Macky Sall.
Ayant depuis plus d’une dizaine d’années l’habitude de noter les performances économiques du Sénégal, ces experts se sont retrouvés ce faisant en terrain connu ; même si c’est la première fois qu’ils parviennent à une telle conclusion.
En effet, comparativement aux économies considérées comme motrices de la sous-région, à savoir le Ghana et la Côte d’Ivoire, le Sénégal n’aurait pas à rougir, assurent les agences de notation. Comme depuis un certain nombre d’années, le Sénégal a encore reçu des agences Moody’s et S&P, la notation BB avec perspective positive.
L’estimation de l’évolution des perspectives économiques et sociales du Sénégal, surtout au regard des projets lancés par le gouvernement dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), permet de croire que le pays de Macky Sall est sur de bons rails.
Ce qui ne semble pas le cas avec ces deux pays rivaux cités plus haut. On sait que la Côte d’Ivoire, malgré les performances réalisées ces derniers mois et qui pour beaucoup semblent plutôt à du rattrapage après une très longue période de stagnation, ne s’est pas encore débarrassée des séquelles de la guerre civile pré et postélectorale de 2011, qui a vu Alassane Ouattara arriver au pouvoir.
On sait que le pays connaît encore une certaine tension due à l’esprit de revanche que font régner certains membres de l’entourage de l’actuel Président sur ceux qui sont soupçonnés d’avoir bénéficié des faveurs du régime Gbagbo. La justice du plus fort, dans ce cas, n’offre pas de garantie de paix sociale.
Dans le cas du Ghana, c’est plutôt la gestion de la manne pétrolière qui commence à poser problème aux yeux des économistes et des institutions internationales.
En effet, le gouvernement s’est engagé, semble-t-il, dans une perspective de dépenses sociales et de promotions d’infrastructures qui semble au-delà des capacités financières du pays, et s’est souvent fait remettre à l’ordre par les partenaires étrangers. Ce qui justifie la notation BB perspective négative obtenue dans son cas.
Les agences de notation soulignent qu’a contrario, les investisseurs s’intéressent fortement aux possibilités qu’offre le Sénégal en matière d’investissement. La traque des biens mal acquis lancée par le pouvoir en place, ajoutée à une gestion rigoureuse des deniers publics, sont venues renforcer la réputation de sérieux que véhicule l’Etat du Sénégal.
Ce qui a fait que le Fonds monétaire international (Fmi) lui a augmenté à la fin de l’année dernière la capacité de lever les emprunts non concessionnels, convainc de plus en plus de partenaires.
La preuve en est d’ailleurs que maintenant, sur le marché financier international, le Sénégal peut lever des crédits à 5%, au lieu des 7,5% qui lui étaient imposés il n’y a pas longtemps.
Ce crédit est à mettre à l’actif du Président Macky Sall et de son équipe, en particulier du département de l’Economie et des Finances, piloté par Amadou Bâ. Ce dernier a pu corriger les errements du tandem des banquiers qui, à la Primature et à Peytavin, semblait plus mener une politique de réduction du déficit budgétaire, détaché de tout objectif de croissance.
L’appréciation positive des institutions internationales de notation, pour ce qu’elle vaut, arrive juste à point pour renforcer le crédit du Sénégal, au moment où le pays s’apprête à lancer un emprunt obligataire de 500 millions de dollars sur le marché financier international.