LE SÉNÉGAL NE GAGNE QUE DU «BUZZ»
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE
Le Sénégal va abriter le XVème sommet de la francophonie du 29 au 30 prochains. Le ministre des affaires étrangères du pays, Mankeur Ndiaye a apporté une réponse aux Sénégalais sceptiques sur la pertinence de l’Organisation de la francophonie (OIF).
Au moment où tout le monde s’attarde sur l’utilité de la tenue d’un sommet de la francophonie au Sénégal, le gouvernement sénégalais a donné sa version. En conférence de presse, hier, le ministre des affaires du pays Mankeur Ndiaye a parlé des attentes de son pays par rapport au sommet.
« Le Sénégal aura l’occasion d’être le centre d’attraction du monde pendant au moins une semaine. Notre pays aura toute l’attention du monde. Les images du Sénégal défileront dans toutes les chaines de télévisions de la planète. Parce qu’il y a des chefs d’Etats extrêmement importants qui se déplacent vers notre pays. Le pays sera le centre de gravité du monde. De grandes autorités vont y séjourner pendant 3 à 4 jours », a déclaré Mankeur Ndiaye.
Il répondait ainsi à une question d’un journaliste qui l’a interpelé sur ce que le sommet va changer sur le vécu des Sénégalais. L’inquiétude de ce journaliste est symbolisée par Lamine Ara, trésorier de l’Association des couturiers du Sénégal. Ce dernier s’est senti offusqué parce qu’on lui a demandé 10 mille F Cfa pour exposer ses articles dans le stand qui est réservé aux stylistes, au village de la francophonie. « Si c’était un sommet qui a été conçu pour défendre une de nos langues nationales, j’aurais participé financièrement. Mais la francophonie ! Je ne donne rien pour la francophonie. C’est aux organisateurs de me payer. Si c’était la ‘’wolofophonie’’ (une langue locale sénégalaise qu’il a franchisé), je pourrais comprendre », a-t-il dit, en faisant éclater de rire ses amis.
Cependant le Sénégal compte donner une nouvelle orientation à la francophonie. C’est au pays de Senghor que revient la présidence de l’Organisation de la francophonie (Oif) jusqu’en 2016, date du prochain sommet. « La situation que vivent les femmes et les jeunes a fait ressentir à l’organisation le besoin de revoir sa politique. Elle va désormais s’accentuer sur la dimension économique de la francophonie afin de créer les conditions d’une coopération dynamique au sein de notre espace. Cela va permettre à tout un chacun de tirer profit du potentiel que représentent les 67 Etats francophones », a noté le ministre.