LE SÉNÉGAL RETIENT SON SOUFFLE
GROUPE CONSULTATIF DE PARIS
Bâtir ensemble le Sénégal en évitant le gâchis, en exploitant au maximum ses énormes potentialités et tirant avantage du “profil” envié de notre pays au sein de la communauté internationale. En substance, c’est le message commun lancé hier par les ministres Amadou Bâ et Mouhamadou Makhtar Cissé, à la veille de la présentation du Plan Sénégal Émergent au Groupe consultatif de Paris qui sera suivi du Forum des investisseurs.
“Une lourde responsabilité” et “un événement particulier”. C’est ainsi que le ministre de l’Economie et des Finances et son collègue du Budget ont respectivement qualifié hier la présentation du “Plan Sénégal Émergent” (PSE) qui débute aujourd’hui à Paris avec la réunion du Groupe consultatif (avec les partenaires techniques et financiers) et celle, pour demain mardi, du Forum des investisseurs (avec le secteur privé).
Au cours d’une rencontre informelle avec un gros bataillon de journalistes sénégalais invités à cet effet, Amadou Bâ et Mouhamadou Makhtar Cissé ont particulièrement insisté sur la nature et l’identité du PSE comme “rampe de lancement” du développement économique et social du Sénégal.
En tant que “nouveau modèle de développement pour accélérer sa marche vers l’émergence”, le PSE vise à diriger vers le Sénégal financements et investissements susceptibles de transformer le pays pour la période 2014- 2018.
A cet égard, Amadou Bâ et Makhtar Cissé ont appelé les journalistes sénégalais à jouer leur partition positive dans cette expérience car “nous sommes dans une compétition très dure” et dans un contexte très difficile.
Citant en exemple des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Togo qui ont déjà passé la barrière du Groupe consultatif, ils ont appelé les journalistes sénégalais à soutenir de façon tout à fait professionnelle la démarche des autorités, autant en suggestions qu’en critiques positives, dans leur volonté de construire le Sénégal.
“Très touché par la mobilisation des journalistes” (Amadou Bâ)
Pour bien préciser leur pensée, les deux ministres ont indiqué qu’il ne leur “appartient pas d’embrigader la presse”, mais seulement de chercher leur compagnonnage dans un cadre où l’intérêt national est en jeu. Amadou Bâ s’est dit “très touché personnellement” par la “mobilisation des journalistes sénégalais”.
Selon le ministre de l’Économie et des Finances, les financements publics ne suffisent plus à prendre en charge les impératifs lourds du développement économique et social d’un pays d’essence agricole comme le Sénégal, sans ressources minières ou énergétiques, confronté à une croissance démographique peu en adéquation avec celle des biens publics. D’où la volonté de re-profiler l’économie nationale en l’adossant au pilier fondamental qu’est l’agriculture.
“On ne rentrera pas avec des caisses d’argent” (Makhtar Cissé)
Pour le ministre du Budget, le Plan Sénégal Émergent n’est pas un plan de plus à partir du moment où il a été “scientifiquement élaboré”, “décortiqué” dans tous les sens, “partagé” avec le maximum d’acteurs, avant son adoption par l’autorité politique supérieure. Mais Mouhamadou Makhtar Cissé s’est voulu clair en explicitant l’esprit du PSE :
“Nous ne rentrerons pas avec des caisses d’argent, mais (nous) espérons (au sortir de ces deux jours de rencontre) avoir enclenché le processus (de recueil) des financements et investissements” que le gouvernement sénégalais est venu chercher à Paris. “Je suis déjà dans l’après Groupe consultatif”, a lâché le patron du Budget, comme pour signifier que le travail continue après, quoi qu’il arrive.
Et comme pour fixer l’importance capitale du Groupe consultatif et du Forum des investisseurs, il a été annoncé la présence jugée exceptionnelle du Commissaire au développement de l’Union européenne au Groupe consultatif de ce lundi. La rencontre aura lieu dans les locaux de la Banque mondiale, avenue d’Iéna à Paris. Et elle sera organisée “selon les procédures de la Banque mondiale”, a précisé Amadou Bâ.