''LE SÉNÉGAL VA JOUER UN RÔLE STRATÉGIQUE DANS LE NOUVEAU SCHÉMA D’ORGANISATION''
JEAN-YVES LE DRIAN, MINISTRE FRANÇAIS DE LA DEFENSE
De passage, hier, au Sénégal, pour une tournée en Afrique de l’ouest, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que la France a adopté un nouveau schéma d’organisation de ses forces en Afrique, lequel va donner un rôle stratégique majeur aux Eléments français présents au Sénégal.
Dans le nouveau schéma d’organisation des forces françaises en Afrique, le Sénégal va occuper une place centrale. C’est ce qu’a laissé entendre, hier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’issue d’un tête- à-tête avec son homologue sénégalais Augustin Tine.
« Ma visite au Sénégal, au-delà de présenter au président Macky Sall le soutien et les amitiés du président François Hollande, est l’occasion d’affirmer notre bonne coopération en défense, à la fois, par notre présence historique, notre présence maintenue et renforcée qualitativement dans le nouveau schéma d’organisation de nos forces en Afrique que nous avons décidé et qui donne un rôle stratégique et majeur aux Eléments français au Sénégal. Je souhaitais venir en parler aux autorités sénégalaises et puis les remercier pour leur soutien dans l’opération au Mali », a déclaré le ministre français à la fin de cette audience.
Rappelant que lorsque l’opération Serval a été lancée, il a fallu beaucoup agir à partir de Dakar et qu’à cette occasion, l’attention et la coopération des autorités sénégalaises a été permanentes.
Ce nouveau schéma consistera notamment en la mise en place de deux bases opérationnelles avancées à Abidjan et à Djibouti et deux pôles opérationnels de coopération à Dakar et à Libreville. Ces deux derniers pôles devant permettre de renforcer les actions de conseil, de formation, d'équipements, et de renseignements au profit des armées africaines.
Cela, conformément aux conclusions du sommet France-Afrique de l'Élysée de décembre dernier qui vise notamment à former 20.000 soldats africains par an et d'aider à constituer une capacité africaine de réaction immédiate aux crises (Caric).
« La présence française est garantie, maintenue et renforcée qualitativement parce que nous souhaitons que ce soit à partir de Dakar et de Libreville, chacun polarisant un périmètre régional, que se fasse la forte coopération qui existe aujourd’hui et le commande- ment de l’anticipation et la stratégie pour cette partie de l’Afrique », a renchéri M. Le Drian.
Il précise qu’avec le rôle de pôle de coopération et de pôle stratégique qu’il va occuper dans ce nouveau schéma d’organisation, cela veut dire que c’est à partir de Dakar que va se préparer les interventions sur l’ensemble de la région et que c’est à partir de la capitale sénégalaise aussi que vont se mener les opérations quand il y a des risques. C’est donc la pérennité de notre présence ici à Dakar.
Retour de l’esclavage assumé
Le ministre français de la Défense a assimilé l’enlèvement de plus de 200 lycéennes par la secte islamique Boko Haram à de l’esclavage et il martelé qu’il y a urgence d’agir. « Ce qui se passe au Nigéria, avec Boko Haram, est horrible, c’est le retour de l’esclavage assumé. Cette situation a rencontré l’indignation de la communauté internationale.
Il y a donc une nécessité d’agir », a- t-il observé. A cet effet, la France, à l’instar des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, a déjà envoyé des experts spécialisés dans le renseignement hu- main et technique au Nigéria pour participer aux recherches des 223 élèves enlevées.