Le Saes avertit le gouvernement : «S’il faut aller en grève, nous irons en grève»
AG DU SYNDICAT AUTONOME DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a tenu, hier, une Assemblée générale (Ag) à la Faculté des Lettres pour alerter l’opinion et les autorités étatiques sur la situation qui prévaut à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Le chargé de communication du Saes, le Dr Yankhoba Seydi souligne qu’ils veulent simplement alerter le gouvernement sur le protocole d’accord qui avait été signé depuis mars 2011 et qui jusqu’à présent ne connaît pas d’évolution.
«Il s’est passé entre temps beaucoup de choses. Il y a eu des activités que le gouvernement a déroulées, mais à chaque fois, c’est comme si notre protocole en réalité est complètement mis de côté. Nous pensons que le temps est venu pour que le gouvernement sorte ce protocole et s’attelle à respecter ses engagements», a dit M. Seydi qui note que «certains disent que c’est fini, le Saes n’ira plus en grève. Mais on ne peut pas nous tenir à l’usure. Il faut que cela soit très clair. S’il faut aller en grève, nous irons en grève. Parce que nous ne faisons pas la grève pour faire la grève, mais plutôt pour sauver le système de l’enseignement supérieur».
D’après le Saes, «c’est une alerte et il ne faudrait pas que ça ne tombe à l’oreille d’un sourd, le gouvernement doit comprendre que c’est un signal fort. Les jours à venir, nous allons montrer de quoi nous sommes capables. Le problème, il est simple, nous avions fait un diagnostic et le gouvernement du Sénégal s’était engagé à dire : ‘Vous aviez raison, voila les problèmes auxquels l’enseignement supérieur est confronté’. Ils nous ont même dit que nous sommes un syndicat d’experts. Parce que nous avons fait le travail à la place des autres. C’est sur la base de ce travail d’expertise contenu dans notre protocole d’accord que le gouvernement a dit on s’engage. Et jusqu’à présent, rien. Ce n’est pas acceptable».
Le Saes en guerre contre les médecins militaires
Par ailleurs, le Dr Yankhoba Seydi a dénoncé un autre problème qui sévit à l’Université. «Au niveau de la Faculté de médecine à l’Ucad, nous avons un problème avec nos collègues enseignants militaires. Ils sont militaires, ils appartiennent à un corps d’origine qui est l’armée. Ils ont un salaire au niveau de l’armée et un salaire au niveau de l’université de Dakar. Il n’y a aucun agent de la Fonction publique qui a un tel avantage. Ils bénéficient des avantages de l’armée et viennent ensuite bénéficier des avantages de l’Ucad, ça c’est inacceptable», s’élève t-il avant d’ajouter : «Maintenant, ils ont poussé trop loin et la coupe est pleine. Parce qu’ils ont dit qu’ils voulaient être des chefs de service, des Chefs de département, des doyens. Alors qu’ils ne sont même pas des personnels titulaires de l’université».
En effet, renseigne le chargé de communication du Saes, «la loi 81-59, ainsi que le décret 81-12-12, ne les reconnaissent pas comme étant personnels titulaires de l’Université. Cela veut dire qu’ils ne peuvent pas prétendre briguer ces responsabilités qui ne doivent revenir qu’aux personnels titulaires des universités. Il faudrait que nos collègues enseignants militaires sachent que trop c’est trop. Ils nous ont foncièrement agressés, la cité Claudel est la preuve de cela».