LE SENEGAL A BESOIN DE 22 ANS POUR COMBLER LE GAP DES 44%
FAIBLE TAUX D’ACCES A L’ASSAINISSEMENT
Avec un taux de 56% d’accès à l’assainissement-le Sénégal - dont le nombre de personnes n'ayant pas accès à l’assainissement s’élève à 6 millions - doit développer des stratégies adéquates pour régler cette problématique qui menace la santé publique durant les deux prochaines décennies. C’est du moins ce qui ressort de la déclaration faite, hier, par Mariame Dem, directrice régionale de Wateraid Afrique de l’Ouest, lors d’une conférence de presse portant sur les préparatifs de la Journée mondiale des toilettes, prévue aujourd’hui.
Rencontre au cours de laquelle, elle a confié : «Le Sénégal a besoin de 22 ans pour combler ce gap». En effet, l’organisation de cette journée reconnue par l'Onu et qui est une première au Sénégal est, selon la dame, «une occasion de rappeler que 2.5 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à des toilettes dans le monde. Ce qui peut, entre autres, entraîner des conséquences dévastatrices sur le bien-être, la santé, l'éducation dans nos pays. C’est la raison pour laquelle la structure et ses partenaires qui ont fait le bilan comptent sensibiliser le public sur ce problème qui, indiquent-ils, a des impacts insoupçonnés sur les enfants, les femmes, les filles et les handicapés.
Ainsi, à moins de deux ans de l’échéance des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), 610 millions de personnes n'ont toujours pas accès à l'assainissement en Afrique subsaharienne. Dès lors, les organisateurs ont invité les gouvernants, la société civile et les entreprises à travailler ensemble pour résoudre la question de l’assainissement et agir pour la santé des femmes en Afrique. Parce que, indique-t-elle, «au rythme actuel des progrès constatés, nous estimons que pour un accès universel à un assainissement adéquat, l’Afrique subsaharienne devra attendre jusqu’en l’an 2379, c'est-à-dire à 366 ans exactement, à compter d’aujourd’hui.
Chaque jour environ 2000 mères perdent un enfant en raison de la diarrhée provoquée par le manque d’accès à l’assainissement et à l’eau potable». Pour sa part, Dr Mor Ngom le directeur régional Amref (L'African medical and research foundation), une Ong travaillant sur les questions de la santé, dit constater «que les politiques publiques agissent plus sur les maladies, mais peu sur les déterminants de ces maladies».