LE SENEGAL PARMI LES MAUVAIS ELEVES
RESPECT DES ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX SUR LES DROITS DE L’HOMME
Le Conseil consultatif national des droits de l’homme a lancé depuis samedi dernier le démarrage officiel de ses activités au titre de l’année 2014. Mais en matière de production des rapports, le bilan du Sénégal dans les années passées n’est pas élogieux. D’autant que notre pays fait partie des 80% des Etats qui ne respectent pas les délais de transmissions. Le Sénégal fait partie des Etats qui accusent un retard supérieur à 20 ans, selon Mme Aminata Cissé Fall, conseillère technique numéro 1 du ministre de la Justice.
Chargé de coordonner la préparation des rapports périodiques du Sénégal et d’assurer le suivi des recommandations et décisions des organes de traités régionaux et internationaux, le Conseil consultatif national des droits de l’homme a démarré avant-hier son programme d’activités annuel. Seulement, l’organe qui assume auprès du Gouvernement le rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’homme, du droit international et de l’action humanitaire se distingue par le non respect des traités ratifiés.
En dépit de l’importance des traités signés, la plupart des Etats signataires des conventions ne respectent pas rigoureusement l’obligation de présenter les rapports. En avril 2012, indique Mme Aminata Cissé Fall (conseillère technique N°1 du ministre de la justice), 626 rapports d’Etats étaient en souffrance. 316 rapports initiaux dont 41 relatifs à la Convention sur les droits des personnes handicapées, 38 concernant le pacte international relatif aux droits civils et politiques, 30 autres liés à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Actuellement, selon toujours Mme Fall, plus de 80 % des Etats ne transmettent pas leurs rapports dans les délais. Certains accusent un retard supérieur à 20 ans. Notre pays le Sénégal fait malheureusement partie de ce lot et cela écorne notre réputation de démocratie respectueuse de ses engagements internationaux et des droits de l’homme. Cette situation est d’autant plus paradoxale, a dit Aminata Cissé, que le Sénégal s’est doté depuis presque une décennie d’un organe national de coordination de l’élaboration des rapports : le Conseil consultatif national des droits de l’homme.
Mais le Directeur des droits de l’homme, qui s’est exprimé à sa suite, dit que la situation a changé. Depuis deux ans, assure Mouhamadou Moustapha Séye, le Sénégal n’a plus ce problème de production de rapports. Il est à jour sur l’ensemble de ses rapports et des engagements pris. «C’est vrai qu’il y a eu de par le passé quelques retards, mais depuis deux ans le Sénégal n’a plus ce problème. Il est à jour. La Direction a résorbé les retards», a déclaré M. Sèye qui fait remarquer que leur ambition est de faire en sorte que le Sénégal ne soit plus cité parmi les mauvais élèves.