Le SG du minitère des Mines attire l'attention des Etats sur l'exploitation minière artisanale
Dakar, 9 juil (APS) – Les Etats africains doivent accorder davantage d'attention à l'exploitation minière artisanale, pour qu'elle puisse contribuer au mieux à la création d’emplois et à la croissance des économies nationales, a dit, mardi à Dakar, le secrétaire général du ministère sénégalais des Mines et de l’Energie, Mamadou Diop.
"Nos Etats doivent chercher les voies et moyens de moraliser et d’accorder plus d’attention à l’exploitation minière artisanale [...] afin de la ramener dans l’économie formelle, pour qu’elle participe pleinement et dans la transparence à la création d’emplois décents et à la croissance de l’économie nationale", a dit M. Diop.
Il intervenait à l'ouverture d'une réunion de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), sur "l’exploitation minière artisanale et à petite échelle". Des experts des mines prennent part à cette réunion de deux jours.
"Le poids économique et social de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle n’est [...] pas à négliger", a-t-il souligné.
Selon lui, une étude du Bureau international du travail (BID) indique que les petites exploitations minières assurent 80 à 100% de la production d’or, de diamant et de pierres précieuses, dans certains pays producteurs, y compris en Afrique.
Cette étude montre qu’en fonction de la taille des gisements et de leur poids économique, les petites exploitations minières peuvent être considérables, en particulier pour les communautés ne disposant d’aucune autre source de revenus que les mines, a souligné M. Diop.
Le but de la réunion d’experts est de faire "émerger" un nombre de plus en plus grand de petits entrepreneurs miniers nationaux officiellement enregistrés et bien intégrés dans le tissu économique.
Les petits exploitants miniers doivent être "engagés dans la mise en valeur équilibrée des ressources locales", selon Mamadou Diop. Aussi doivent-ils être "capables de contribuer de façon significative au développement durable de l’arrière-pays, à l’amélioration des conditions de vie et à la fixation des populations, pour lutter contre l’exode rural et la criminalité", a-t-il ajouté.
Selon Aboubacry Demba Lom de la CEA, l'Afrique a un potentiel minier immense qui lui assure une grande part des richesses minières mondiales. "Paradoxalement, le contient reste le plus pauvre. Les exploitations minières ont eu un impact limité sur les performances économiques et sociales de nos pays.
Pire encore, une forte corrélation est établie par les politologues entre richesses minières et guerres civile ou rebellions", a signalé M. Lom. Il pense qu'il est urgent de trouver aux petites exploitations minières un cadre plus décent et plus maîtrisable, dans le but d’assurer des conditions décentes aux populations bénéficiaires.
"C'est le devoir de nos Etats et de nos communautés économiques sous-régionales de mieux prendre en charge" l'exploitation minière à petite échelle, a-t-il dit.
M. Lom a souligné l’urgence d’exploiter tout le potentiel des petites exploitations minières, en termes de création d’emplois et de contribution à la croissance économique nationale.