Le soliste Cheikh Tidiane Tall et ses amis s’expliquent
Retour imminent du groupe Xalam sur la scène musicale
La grande formation du Xalam 2 refuse de mourir de sa belle mort. La bande à Henry Guillabert est actuellement sur le point de retrouver le public du Sénégal. A cet effet, ses membres ont prévu d’animer des soirées au Just 4 U et à Saint Louis pour le 24 mai courant. Ils sont aussi en train d’enregistrer un nouveau disque et, cerise sur le gâteau, Souleymane Faye a fini par retrouver ses compagnons après une bouderie de plus d’une année. Nous les avons retrouvés en pleine répétition et Cheikh Tidiane Tall, Tafa Cissé et Brams Koundoul ont accepté de lever un coin du voile sur ce retour au devant de la scène.
D’emblée le doyen Cheikh Tidiane Tall a tenu à préciser que le Xalam n’a jamais déserté les podiums.
« Nous n’avons jamais quitté la scène. Chaque année, depuis la recomposition du groupe, nous animons de nombreux spectacles. Le Xalam est devenu une institution et il ne nous appartient plus. Nous n’avons pas le droit de décevoir les nombreuses attentes du public » a précisé avec force le soliste du groupe.
Prenant la balle au rebond, Tafa Cissé, le percussionniste, renchérit en affirmant avec force que l’orchestre est bien vivant.
« Il faut retenir une bonne fois pou toutes que le Xalam ne va jamais mourir. Nous avons un statut à défendre et à préserver. On nous a toujours enterrés un peu trop vite. Déjà, à la mort de Prosper (Ndlr, un des membres les plus emblématiques du groupe) les gens s’étaient empressés de prédire la mort du groupe. Pourtant, ce décès nous avait plus fortifiés et motivés qu’autre chose. Depuis, nous ne cessons de poursuivre sur notre lancée. Car nous sommes conscients d’une chose : le Xalam est une institution et les institutions ne meurent jamais » a affirmé le percutant batteur.
Pour mieux conforter cette décision de revenir au devant de la scène, le grand Cheikh Tidiane Tall nous a affirmé que le groupe est en train de travailler sur un nouveau produit.
« Malgré les nombreuses embuches et le manque de soutien, le Xalam poursuit son chemin avec abnégation. D’ailleurs, je vais profiter de cet entretien pour vous annoncer en exclusivité que le Xalam travaille actuellement sur un nouveau produit. Depuis notre retour le public nous réclame de nouvelles chansons. Nous avons décidé de satisfaire cette requête et actuellement nous sommes en train de travailler durement sur cet album qui va sortir d’ici la fin de cette année » a révélé le doyen Cheikh Tidiane Tall.
Tafa Cissé prend la parole à ce moment-là pour nous expliquer les raisons qui les ont poussés à concocter ce nouveau produit.
« Nous avons voulu enregistrer ce nouveau produit ici même à Dakar. Le Xalam a été toujours regardant sur la qualité sonore de ses productions. Notre album « Doléé » a été enregistré dans le plus grand studio de Paris. Nous avions payé très cher pour avoir de la bonne qualité. Il faut dire qu’il n’était pas donné à n’importe qui d’enregistrer dans ce studio. Pour cette fois-ci aussi, nous ne voulons pas déroger à cette règle mais nous avons choisi de tout faire ici à Dakar car nous voulons promouvoir le travail de nos jeunes ingénieurs. Il faut toujours que le Xalam continue de jouer son rôle de précurseur. Nous avons suscité des vocations. Des groupes comme Sénémali, Wa Flash et Misaal de la Patte d’oie ont tous revendiqué le fait d’avoir été influencés par le Xalam et cela n’est pas une mince affaire. Il nous faut toujours garder à l’esprit cet état de fait. Ce qui fait que nous ne pouvons pas décevoir toutes ces attentes » a souligné Tafa Cissé. A sa suite, Brams Koundoul a apporté son grain de sel à l’entretien.
« Nous allons revenir en force. Cependant, il faut souligner que le Xalam ne bénéficie pas toujours d’une bonne visibilité médiatique. Nous avons souvent été incompris. Certains nous reprochent d’être un peu en avance sur notre époque. Je crois qu’il n’en est rien. Nous avons choisi de faire une certaine forme de musique. Cela nous a valu beaucoup de satisfactions sur le plan international. Malheureusement, il convient de noter qu’au Sénégal les actions du groupe ne sont pas toujours bien connues du grand public. La faute doit être imputée aux journalistes qui ne se rapprochent pas trop souvent de nous. Nous sommes aussi fautifs quelque part car nous avons le devoir de nous révéler au public. Il faut donc essayer de remédier à cela. Pourtant, nous avons toujours voulu représenter dignement notre pays » a nous confie l’auteur de « Adé », un des grands succès du mythique groupe.
Prenant la balle au rebond, Tafa Cissé appuie sur l’embrayage et déplore cette situation.
« Nous avons toujours défendu vaillamment notre culture. Le groupe a joué à l’Olympia, a joué avec des grands comme Crosby, Stills and Nash et a participé aux 25 ans de Woodstock. Sans oublier nos nombreuses tournées à travers le monde. Tout cela doit être connu du grand public. Il est vrai que nous ne suivons pas la mouvance. Nous refusons la facilité et il n’est pas question de renier notre identité. Il faut que les choses changent et bougent au Sénégal. Le showbiz sénégalais a encore beaucoup de choses à changer. Si nous voulons atteindre un certain niveau il faut nous départir de cette médiocrité qui semble primer sur tout » a seriné le vétéran Tafa Cissé.
Le doyen Cheikh a aussi tenu à évoquer le cas du talentueux chanteur Souleymane Faye et son retour.
« Il faut savoir que le Xalam est une famille. On peut se disputer et avoir des divergences mais on finit toujours par nous retrouver. Souleymane Faye est un membre à part entière du Xalam. Il est bien revenu et il sera présent sur nos prochains spectacles et sur le prochain album » a annoncé doctement le le doyen Cheikh Tidiane Tall, un des meilleurs guitaristes de sa génération.
Tafa Cissé en profite pour enfoncer le clou. « Il faut savoir que Souleymane ne nous a jamais quittés. Le problème c’est qu’au Sénégal, on a toujours tendance à opposer les gens les uns aux autres. Ils veulent toujours s’immiscer dans des choses qui ne les regardent pas. Nous avons un vécu avec Souleymane et personne ne peut le nier. C’est un personnage qu’il faut savoir gérer et si on nous laisse tranquilles il n y aura jamais de problèmes. Dieu fait bien les choses, on s’est rattrapé et Souleymane a tout simplement retrouvé sa famille naturelle » a conclu Tafa Cissé.
Le Xalam est donc comme le Sphinx qui renait toujours de ses cendres. Le public est averti : la bande à Henry Guillabert est bien décidé à revenir sur le devant de la scène. Outre les spectacles, les membres du groupe sont en train de réfléchir sur une vaste campagne de communication qui doit leur permettre de renouer avec le grand public. Ils envisagent d’organiser une grande tournée nationale après la sortie de l’album.