LE SUTSAS TIENT LE GOUVERNEMENT À LA GORGE
GRÈVE GÉNÉRALE LES 19 ET 20 MAI ET MENACES DE RÉTENTION DE L’INFORMATION SANITAIRE

Encore des perturbations dans le secteur de la santé. Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) décrète 48 de grève générale le mardi 19 et le mercredi 20 mai prochains. Le Sutsas revendique toujours l’application des sept points qui restent dans la plateforme signée le 17 février 2014. Le secrétaire général, Mballo Dia Thiam, n’exclut pas de remettre la rétention de l’information sanitaire, si l’Etat ne hâte pas le pas dans la matérialisation de leur plateforme
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) hausse le ton. Après une grève de 24 heures, la semaine dernière, les membres de cette organisation syndicale ont décrété hier, 48 heures de grève pour les mardi et mercredi 19 et 20 mai prochains. Le secrétaire général du Sutsas, face à la presse, a aussi annoncé la tenue d’Assemblées générales d’information et de mobilisation dans les sections et unions régionales.
Et ce n’est pas tout, puisque Mballo Dia Thiam menace de durcir encore la lutte avec la remise du mot d’ordre de rétention de l’information sanitaire et sociale, si le gouvernement «continue de faire dans le dilatoire». Expliquant les motifs de ce deuxième plan d’action, les syndicalistes se disent outrés par l’attitude de l’Etat qui, selon eux, joue la carte du pourrissement. «Nous avons été patients et compréhensifs.
Lors du passage du Premier ministre à l’Assemblée nationale, le ministre Serigne Mansour Sy avait annoncé aux députés que le texte sur le statut du personnel allait être présenté au Conseil des ministres suivant, mais depuis lors, rien. Nous ne pouvons plus attendre ces conseils des ministres interminables.
Sur les heures supplémentaires, le ministre du Budget s’était engagé à nous proposer un régis d’avance. Au dernier moment, il nous parle de signature des décrets d’avance. Après, il nous demande si une révision est possible.
Pour l’instant, nous n’avons pas vu la signature de décret, ni un arrêté ministériel relatif à ce point. Au finish, nous n’avons pas d’actes concrets», s’indigne Mballo Dia Thiam.
Les syndicalistes réclament la signature d’un décret portant statut du personnel des établissements publics de santé. Aussi la modification du décret de répartition des heures supplémentaires des contractuels, selon le Code du travail. Le parachèvement du texte organisant le système de rémunération des directeurs des structures hospitalières et non hospitalières entre autres revendications...
Revenant sur la cérémonie de lancement des cartes d’égalité des chances, Mballo Dia Thiam, qui se dit être l’unique syndicat qui mène des combats dans le cadre de l’action sociale, se dit frustré de l’attitude du ministre Awa Marie Coll Seck.
«Nous nous sommes battus pendant 10 ans. Nous avons rédigé et produit un document de 70 pages transmis à Abdoulaye Wade qui n’a changé aucune virgule. Le Sutsas devait être en première ligne, lors de la cérémonie de lancement des cartes d’égalité des chances, parce qu’on ne baptise pas l’enfant d’autrui. La carte d’égalité des chances, c’est notre document, notre accord. C’était notre plateforme», s’énerve Ndiamé Sow, président du Comité national de lutte du Sutsas.