LE SYNDICAT DE LA PRESSE CRITIQUE FORTEMENT MACKY SALL
Dakar, 2 mai (APS) - Le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) vient d’adresser une lettre ouverte au président Makcy Sall pour dire sa stupéfaction devant ‘’l’absence d’un représentant de la presse’’ au Conseil économique, social et environnemental (CESE), soulignant que ‘’ce manquement constitue une première depuis près de deux décennies’’.
‘’Loin donc de faire de la qualité de membre du CESE une fixation ou une sinécure, nous notons que c’est sous votre magistère que le SYNPICS a perdu un acquis’’, écrit le syndicat des journalistes dans sa lettre dont copie a été transmise à l’APS à la veille de la célébration de la journée de la liberté de la presse.
Le SYNPICS rappelle au chef de l’Etat ‘’le rôle et la centralité de la presse dans la vie de la nation et dans l’approfondissement de notre système démocratique’’, soulignant qu’il ‘’ne pourrait donc y avoir de conseillers attitrés ou de défenseurs plus ardents pour la cause de la presse que les professionnels eux-mêmes’’.
Avec plus d’un millier de membres, le SYNPICS, créé en 1984, ‘’est une organisation qui regroupe la quasi-totalité des journalistes et techniciens du Sénégal. Il compte une expérience de plus de 3 décennies dans la lutte syndicale’’, écrit le syndicat. Le syndicat est membre fondateur de l’Union des journalistes d'Afrique de l'Ouest (UJAO) qui regroupe les organisations de journalistes de 16 pays francophones et anglophones d’Afrique de l’Ouest dont il assure le Secrétariat exécutif. Il est membre fondateur de la Fédération africaine des journalistes (FAJ) créée en novembre 2008. Au plan international, le SYNPICS siège au Comité directeur de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
A ce titre, souligne la lettre, le syndicat ‘’met souvent son expertise auprès des organisations de la sous région principalement en matière d’élaboration de conventions collectives et de formations syndicales’’. Ses responsables rappellent que ‘’le ‘SYNPICS s’emploie à défendre et à préserver les intérêts moraux et matériels de ses membres. Il protège également, les droits découlant des règles éthiques et déontologiques régissant la profession de journalistes et de techniciens de la communication sociale’’.
Selon le document, ‘’le SYNPICS, par la voix de son secrétaire général national, avait fait comprendre au ministre du Travail que le gouvernement pouvait s’assumer pour la désignation des représentants des partenaires sociaux au CESE comme il l’avait fait pour la désignation des membres aux institutions sociales (IPRES et Caisse de sécurité sociale, au lieu de demander aux organisations syndicales de choisir leurs six représentants’’.
Le syndicat rappelle que ‘’pour les institutions sociales, les élections de représentativité avaient été mises en avant pour le choix des représentants des travailleurs’’, tout en précisant qu’il ne discute pas ‘’ici de la régularité et de la validité ou non des élections de représentativité (…)’’. ‘’Nous voulons simplement vous faire remarquer que ces élections n’ont pas engagé toutes les organisations syndicales, notamment le SYNPICS. Ce qui n’enlève en rien la représentativité du syndicat dans son secteur’’, mentionne la lettre.
Pour le syndicat, ‘’il s’agit simplement de comprendre que la presse, élément moteur de la vie démocratique, ne pourrait et ne devrait être absente d'une institution pareille. Si tant est que celle-ci est dédiée à la réflexion, à la recherche, à la proposition de solutions et de conseils sur les questions économiques, sociales et environnementales’’.
Le SYNPICS veut aussi ''prendre date avec l’histoire par cette lettre ouverte’’ en rappelant au chef de l’Etat que ‘’le choix délibéré d’écarter’’ un représentant de la presse au CESE ‘’n’est pas la première surprise’’ notée sous son ‘’magistère’’.
En effet, relève le syndicat, ‘’la nomination des membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a été faite sans rupture aucune par rapport à ce qui se faisait sous le président Wade’’. ''Deux journalistes siègent dans la nouvelle structure (mais) ils ne sont pas pour autant des représentants envoyés par la profession. C’est pourquoi, sous (Abdoulaye) Wade, nous n’avions jamais reconnu les décisions émanant du CNRA’’, lit-on dans ce courrier.
Le SYNPICS rappelle au chef de l’Etat ‘’les énormes attentes’’ des journalistes pour l’adoption de la nouvelle Convention collective, le vote du Code de presse consensuel et la mise à la disposition du syndicat de la Maison de la presse.