LE SYTJUS APPELLE À UN FRONT UNIQUE CONTRE CETTE ''FORFAITURE''
SUPPRESSION DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES
La décision de l’Etat de mettre fin au paiement des heures supplémentaire continue de susciter de nombreuses polémiques. Hier, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjus), qui est monté au créneau pour dénoncer cette mesure «unilatérale» qualifiée de «forfaiture», invite aux fonctionnaires autour d’un front unique contre l’Etat.
Les travailleurs de la justice contestent la suppression des heures supplémentaires. Conscients des situations qui peuvent en découler, ils refusent de se laisser faire. Mieux, ils sont sur le pied de guerre. Aussi, engagent-ils la responsabilité de l’Etat qui obéit aux instructions des bailleurs de fonds pour faire des restrictions à son peuple.
«Nous sommes dans un Etat de droit et l’opinion a son importance. C’est parce qu’il y a des événements constatés, en tant que syndicat qui milite à tirer l’alarme, nous dénonçons les actes unilatéraux du gouvernement que nous avons constaté depuis 2012.
D’abord, en 2013, sans dire gare, il nous a ôté un droit acquis, après d’âpres luttes. C’est-à-dire, le droit, lié au nantissement. Il avait créé à l’époque une lutte farouche», se rappelle le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjus), Me El hadji Aya Boun Malick Diop. Qui poursuit: «Nous savons que les heures supplémentaires constituent une composante majeure du salaire des travailleurs de la justice.
Aujourd’hui, les supprimer signifie livrer les fonctionnaires à la précarité, à la paupérisation. Et, c’est la porte ouverte à toutes les inclinations qui n’ont pas leur place dans l’Etat de droit». Le syndicaliste reste d’avis que la probité morale et la dignité d’une personne, mal payée, est mise à l’épreuve.
«Nous ne comprenons pas cette logique du gouvernement qui va de plus en plus dans le sens de paupériser les travailleurs de la justice et les fonctionnaires dans l’ensemble. Nous appelons tous les syndicats, à faire front unique pour contrer cette forfaiture. Parce que, c’est un acquis, dont nous bénéficions depuis 1960, depuis Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade», plaide Me Diop.
Le Syndicat des travailleurs de la justice compte, avertit Me Diop, continuer à bénéficier de ces heures supplémentaires de manière indéfinie. Personne, retientil, ne va leur retirer ce droit acquis. «Nous sommes sur le pied de guerre. Je ne sais pas pour les autres syndicats. Nous avons déposé notre plateforme revendicative», informe-t-il.
Les syndicalistes qui voulaient prioriser le dialogue et le consensus doutent de la nécessité de continuer sur cette option, tout en perdant des acquis, à l’en croire. «Nous avons déposé notre préavis. Et, nous attendons seulement la réponse du gouvernement.
Au-delà d’un mois de délai, les travailleurs de la justice se réservent le droit d’exercer le droit constitutionnel. Ainsi, nous allons cesser le travail pour protester contre les dures conditions de travail», menace Me Diop.
Les travailleurs de la justice refusent d’accepter la situation de crève-la-faim qui s’accentue au quotidien avec des mesures impopulaires. «Nous avons un syndicat mobilisé, capable de bloquer cette justice. Et, je crois que l’Etat sera suffisamment responsable. Nous avons été poussés à l’extrême. L’Etat doit éviter, avec nous, à un bras de fer», pré- vient-il.
A signaler que c’est GrandPlace qui a donné l’information dans sa livraison du vendredi 12 juin 2015 (édition n°2606 intitulé: Tsunami dans le monde du travail, L’Etat arrête les heures supplémentaires). Une décision qui fait suite à de nouvelles exigences des partenaires techniques et financiers du Sénégal qui imposent à l’Etat du Sénégal d’arrêter de payer le travail effectué en dehors des horaires «normaux».