LE TALON D'ACHILLE DU FINANCEMENT DES PROJETS
ROUND UP DE LA CAMPAGNE POUR LES LOCALES
Le code général des collectivités locales oppose experts et élus sur le financement des projets de développement.
La politique de décentralisation au Sénégal a montré des limites, notamment son “incohérence” et son “inefficience” par rapport aux “mécanismes de financement du développement territorial”. Ce qui plombe les ailes de certaines collectivités locales condamnées à se contenter des fonds de dotation et autres recettes fiscales.
Aujourd’hui, le nouveau code général des collectivités locales, en son article 196, stipule que les collectivités locales peuvent tirer leurs recettes d'investissement des “fonds d'emprunt” ou de “produits des centimes additionnels extraordinaires dûment autorisés” pour financier leurs projets de développement.
Pour Amadou Sène Niang, expert en décentralisation, cette disposition existait déjà dans le code de 1996. “Malheureusement (elle) était “méconnue” par certains élus locaux.” Ces derniers ont deux choix : “Faire un emprunt avec intermédiation avec des structures privées qui sont chargées de mobiliser les fonds ; ou faire un emprunt sans intermédiaire en négociant directement avec les bailleurs de fonds”.
Mais pour Binette Ndiaye, membre du Forum civil et spécialiste en décentralisation, le problème, au-delà de la méconnaissance des textes, se situe à deux niveaux : “un système de contrôle très lourd de l’Etat central” qui fait que les procédures de décaissement prennent plusieurs mois, voire des années ; et “l'absence de statut de l’élu local”. Sur ce dernier point, Binette Ndiaye est d'avis que “l’Etat ne protège pas suffisamment les maires afin qu’ils puissent avoir le courage d’aller vers les marchés financiers”.
L’équation du “socle financier”
Le maire sortant de la commune de Biscuiterie, Doudou Issa Niasse, a une autre compréhension des textes. Pour lui, il y a “deux phases” : “la phase actuelle (c’est-à-dire le code de 96) qui consacre les communes, les communautés rurales et les communes d’arrondissement. Ces dernières n’ont pas la possibilité d’aller chercher des financements auprès des structures financières car elles ne disposent pas de socle financier”, explique le député socialiste. “Comment une commune qui a un budget de 200 millions de francs Cfa peut-elle vouloir emprunter 1 milliard de francs Cfa ?” s'interroge Niasse. “Il n’y a que la mairie de Dakar qui est capable de le faire parce que c’est une commune de plein exercice”, précise le baron socialiste.
Son collègue des Parcelles Assainies le confirme et rappelle que l’ancien code plafonnait le taux de financement privé à 25 %. Une disposition dont il s’estime victime. “Quand je suis arrivé à la mairie en 2009, rappelle Moussa Sy, j’avais un projet (construction du stade et d’un commissariat) dont le financement dépassait les 25%. Mais le préfet s’y est opposé parce que, disait-il, la loi interdit le dépassement de ce taux. Je lui ai dit qu’il faut un décret d’application pour l’appliquer. Finalement le projet ne verra pas le jour.”
Avec le nouveau code, Doudou Issa Niasse espère que les choses vont changer. “A partir du 29 juin prochain, souritil, toutes les communes auront la possibilité d’aller chercher de l’argent auprès des structures financières car elles seront des communes de plein exercice”. Toutefois, avertit Sène Niang, ce financement est soumis à des conditions. “Il faut que la collectivité locale soit crédible et que l’environnement juridique et économique soit favorable. Ensuite, il faut que l’argent soit exclusivement réservé aux investissements”, indique le spécialiste. Autrement dit, on ne peut utiliser “cet argent pour payer le personnel ou acheter des véhicules”.
WAKHINANE NIMZATT
Abdou Khafor Touré (PDS), un contrat de mandature en 7 priorités et 28 engagements
Abdou Khafor Touré, tête de liste de la coalition And défar Wakhinane-Nimzatt et candidat à la mairie de la commune éponyme, lors d'une caravane électorale organisée dimanche, a jugé nécessaire l'amorce du changement local et que le choix du 29 juin par les “fils authentiques” de cette localité soit “éclairé”. “Nous avons un maire sortant qui ne va pas vous présenter son bilan, et sur aucun point. (Or) toute la population regrette l’absence de bilan, a souligné Touré. Il n’y a eu aucune amélioration de ce qu’elle attendait du maire sortant”.
C'est au regard de cette situation que l'ancien directeur de l'Agence nationale pour l'emploi des jeunes (ANEJ) se présente aux électeurs de Wakhinane-Nimzatt avec “un contrat de mandature autour de 7 priorités et de 28 engagements”. Un “programme innovant” et transversal qui touche à presque tous les domaines : santé, jeunesse, éducation et culture, mais aussi promotion de l’emploi et de la gouvernance locale, entre autres.
En pratique, Abdou Khafor Touré table sur des priorités comme la création d’un quai de pêche sur la bande des filaos, l'ouverture de garderies d’enfants dans les neuf zones de la commune, le renforcement du contrôle citoyen par l'organisation d’un forum citoyen annuel, la modernisation de l’état-civil. Il prévoit également la mise sur pied d’un “contrat municipal étudiant” pour assurer la prise en charge sociale et financière des étudiants de la commune, mais, en contrepartie, ceux-ci devraient contribuer à l'encadrement socio-éducatif des élèves du cycle primaire.
Responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS), Abdou Khafor Touré aura comme principaux adversaires le directeur général de la RTS, Racine Talla et le maire sortant de la commune, en l'occurrence le socialiste Alioune Badara Faye, respectivement tête de liste majoritaire et tête de liste proportionnelle de la coalition Benno Bokk Yaakaar locale.
FASS-GUEULE-TAPÉE-COLOBANE
Pape Diop, “victime” et dénonciateur du mode d'élection
Le secrétaire général de la Convention démocratique Bokk Gis-Gis était hier à Fass pour des visites de proximité. Occasion pour Pape Diop de fustiger “la dualité Mimi Touré Khalifa Sall”, pas innocente à ses yeux. Elle “a été créée expressément pour me noyer”, a-t-il affirmé. “J'ai eu des informations dans ce sens mais cela ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, ce sont les résultats du 29 juin. Toute autre forme de campagne ne m'intéresse pas”, a-t-il ajouté.
L'ancien président de l'Assemblée nationale a décrié le mode de scrutin pour les élections locales. “Vous ne voyez nulle part dans le monde ce mode d'élection, une ville qui demande à élire un maire (et où) personne ne peut dire qu'il sera maire parce que il n'y a pas de liste pour désigner un maire”, s'est-il insurgé. “Avant, il y avait des listes de commune, mais au-dessus, il y avait la liste proportionnelle de la ville et les candidats potentiels pour la ville de Dakar étaient les différentes têtes de listes. A leur tour, ces candidats devaient proposer des programmes pour la ville à la place des communes d'arrondissements.”
Selon Pape Diop, “ce mode d'élection a été fait dans un esprit partisan, très politicien”. Irrité, il propose aux populations de dénoncer ce scrutin. “Ce que l'actuel régime a fait dans l'acte 3 de la décentralisation en ce qui concerne Dakar doit être décrié par toutes les personnes de bonne foi”. L'objectif visé par le régime de Macky Sall “est de nous confiner dans les communes d'arrondissements car le pouvoir n'avait pas de candidat potentiel au niveau de la ville”. Conclusion : toutes ces “manigances” sont le fait de “l'APR (qui) n'est pas en mesure de désigner son candidat, si toutefois Benno Bokk Yaakaar gagnait les élections”.
Par ailleurs, l'ancien maire de Dakar a réclamé la propriété du programme de pavage exécuté par la ville. “C'était un programme que j'avais initié sous le nom de dallage, toutes les études avaient été menées. Malheureusement dans la pratique, il y a eu des manquements.” Il note néanmoins que “ces pavés n'en sont pas, ce sont plutôt des auto-bloquants qui peuvent être utilisés par des manifestants”.
En termes de programme, le leader de Bokk Gis-Gis compte sur la mise en place d'une “économie urbaine” pour créer “beaucoup d'emplois” qui concerneront les marchands ambulants qu'il promet de “reloger entièrement”, l'électrification de certains quartiers. Mais aussi l'aménagement urbain, l'extension du Samu municipal et l'équipement d'une clinique ophtalmologique. Autant de “projets inachevés” pour lui.
GRAND-YOFF
Khalifa Sall promet de s'attaquer à la question foncière
Régler définitivement l'équation foncière qui plombe quelque part Grand-Yoff depuis 50 ans, c'est l'ambition annoncée hier par le candidat socialiste en campagne électorale dans cette communauté d'arrondissement où des populations restent encore des propriétaires de terres menacés d'expulsion.
Après Médina, Parcelles Assainies, le maire sortant de Dakar Khalifa Sall était hier à Grand-Yoff, avec une caravane qui a sillonné toutes les rues et les artères de cette commune d'arrondissement et drainé derrière elle beaucoup de monde, dans un élan de dialogue.
“Nous avons été jusque dans les maisons, quartiers, garages, écoles et autres lieux pour saluer et discuter avec les populations”, a résumé le responsable socialiste. “Ce qui est recherché, c’est d’une part prendre contact avec les populations et d’autre part, leur montrer le spécimen de bulletin de vote de la coalition, ensuite leur donner la profession de foi et enfin échanger avec eux sur les aspirations et préoccupations de chacun d’entre eux”, a déclaré le candidat socialiste.
Dans la foulée, il a promis aux populations de s'attaquer au règlement de la situation foncière. “On ne peut pas comprendre qu'après 50 ans d’existence, il existe encore à Grand-Yoff des propriétaires menacés d’expulsion”, s'est offusqué Khalifa Sall. “Régler définitivement la situation foncière, c’est aussi régler le problème pour tous les corps de métiers et activités à Grand-Yoff (car) il y a un problème d’espace (ici). En 2001, nous étions la plus grande réserve foncière de Dakar, aujourd’hui nous sommes confrontés à des problèmes. Nous ne pouvons pas recaser nos marchands, nos mécaniciens encore moins construire des lycées”, déplore-t-il.
Outre le problème foncier, Khalifa Sall compte aussi œuvrer à l'amélioration du cadre de vie local, réaménager et terminer la restructuration à Arafat et Khar Yalla. Aux femmes de la localité, il a promis des financements à hauteur de 500 millions de francs Cfa. Pour ce faire, il a annoncé un partenariat avec le Crédit mutuel du Sénégal (CMS) pour décider de la meilleure manière de créer les synergies avec l’action municipale.
Mimi ne vient "pas pour tamponner quelqu'un"
En sillonnant les rues de Grand-Yoff et des HLM Patte-d’oie hier, le Premier ministre candidat a retourné la chanson de Kouthia pour en faire un principe de non-violence et appeler Khalifa Sall à un peu plus de respect pour les électeurs.
Une casquette sur la tête, le Premier ministre, en compagnie de Adama Faye, est accueillie en grande pompe partout où elle passe. Nous sommes aux HLM Patte-d’Oie. L'effet de mode créé par le comédien “Kouthia”, “Mimi ngui nieuw, Mimi ngui nieuw” lui a alors servi d'escabeau pour recadrer ses adversaires et leur signifier que sa seule ambition est de gagner la commune de GrandYoff.
“Effectivement, il (Kouthia) a raison, mais je ne viens pas pour tamponner quelqu’un”, a-telle précisé avec un brin d’ironie. “Ma seule ambition, c’est de remporter les élections pour enfin réaliser mon programme.” Au passage, elle a loué le don du comédien dans son art. A l’en croire, Kouthia est un comédien qui maîtrise son métier et le fait avec beaucoup de bien.
Ensuite, Aminata Touré s'est tournée vers Khalifa Sall qu'elle n'a pas cité. “Je l’appelle à (éduquer) ses militants et partisans à la non-violence et aux respects des uns et des autres”, a conseillé la candidate de Benno Bokk Yaakaar. Répondant au maire de Dakar qui a affirmé ne pas avoir “un potentiel rival”, Aminata Touré l’a invité au respect.
“Je pense qu’il (Sall) est un adversaire digne de respect. Je le respecte. Et tous les candidats sont d'égale dignité. (En ce qui me concerne) je ne parlerai pas en ces termes de qui que se soit, même de lui. Je dirais même que c’est un candidat, un compétiteur, même pas adversaire. Il faut faire prévaloir le respect des uns et des autres”. Sur ce, elle a indiqué que “ce sont les électeurs qui décideront et qui choisiront”.
Aminata Touré a encore insisté sur des aspects de son programme pour Grand-Yoff. Comme l’éclairage des rues, la création d’une caisse de crédit municipal pour les femmes, la formation et l’emploi des jeunes...
LOUGA
Affaire foncière, une prudence inspirée des agissements du passé
La gestion du foncier reste une préoccupation majeure dans la commune de Louga. Ici, le bilan de l’actuelle équipe municipale en la matière se conjugue sous le signe de la tranquillité. Ce qui tranche d'avec la situation d’une certaine époque marquée par un véritable “tong-tong” ou partage orchestré par des autorités politiques et administratives, surtout dans le Grand-Louga.
Dans la périphérie nord-ouest de Louga, en plein quartier de Madina Salam, la longue attente se poursuit. Vivant ici depuis des années, les habitants gardent encore l’espoir de se voir délivrer un jour des actes d’attribution de parcelles à leurs noms. En bonne et due forme. Malgré les efforts qui ont été faits en matière de lotissement, de bornage et même de recensement des occupants, la situation tarde à se normaliser.
“On attend encore”, s'impatiente Cheikh Cissé, membre du Collectif pour la régularisation des occupants de parcelles de Madina Salam. “Seulement, il faut reconnaître que Madame le maire Aminata Mbengue Ndiaye a pu faire des pas. Sa parole n’a pas varié. C'est ellemême qui nous avait suggéré que personne ne bouge d’ici sans être relogé. Si certains ont pu être déplacés, non loin, dans le site appelé Khar-Yalla, les autres restent suspendus au traitement des dossiers bloqués quelque part au niveau de l’administration centrale”.
Ils font un peu moins de mille deux cents (1200), selon Modou Caré, membre de la commission domaniale du Conseil municipal et militant du Parti démocratique sénégalais (PDS). A son niveau d’information, si le ministère de l’Urbanisme a délivré son autorisation, le blocage a lieu au niveau du Secrétariat général du gouvernement qui doit procéder à la numérotation avant notification. “Je soupçonne un coup politique”, affirme-t-il en ce début de campagne électorale.
A l’en croire, d’autres lotissements ont été réalisés dans la commune de Louga sans poser de problèmes. Il s’agit de sites à proximité de la route nationale et du cimetière Toll Péro. “Mais c’est l’affaire des services techniques. Certains ont même reçu leurs titres d’occuper”, renseigne-t-il. Non sans rappeler qu’au début de son mandat, le Conseil municipal avait trouvé des attributaires n’ayant pas reçu de parcelles. C'est le processus de règlement enclenché par la suite qui a permis la remise en ordre.
Dans la capitale du Ndiambour, la question foncière semble préoccuper les acteurs des joutes électorales du 29 juin. “Sous deux équipes municipales conduites par Maniang Faye et Aminata Mbengue, aucun audit n’a été fait sur le foncier. Sur quelles bases des parcelles ont-elles été attribuées ? Qu’est-ce qui en reste ?” s'interroge Abdou Wahab Cissé, porte-parole de la coalition Lëngoo ligeey Louga dont le PDS est la locomotive. “Le foncier est véritablement une base de travail pour nous. Et plus qu’une priorité, c’est une demande sociale”, ajoute-t-il.
SAINT-LOUIS
ABC décline sa vision et tire sur les “calculateurs”
La coalition “Deuk bi rek” dirigée par Me Alioune Badara Cissé a rendu publique sa profession de foi à l'occasion des élections locales du 29 juin. Le responsable de l’APR qui a préféré créer sa propre liste promet une gestion participative jusque dans les quartiers “afin que les Ndar-Ndar puissent participer aux décisions qui concernent leur devenir avec des conseils consultatifs”. Il s’engage également à renforcer la sécurité et la propreté dans la ville, sans oublier l'éducation et la formation professionnelle pour les jeunes.
Opposé au cumul de mandats, il assure avoir jeté son dévolu sur la création d'une communauté d'agglomération avec une inter-communalité dans laquelle les Saint-Louisiens pourront avoir plus de poids.
Sur le plan économique, la coalition promet de valoriser le travail des agriculteurs par la promotion des fermes agricoles, une voie vers l’autosuffisance alimentaire compte tenu du potentiel de la région (vallée du fleuve). Il s’y ajoute la promotion de l’entreprenariat des jeunes et des femmes, et un grand marché municipal accompagné de la limitation des importations et un programme d’autosuffisance énergétique. Pour justifier la candidature de leur parrain, les ABCdaires le présentent comme un responsable qui n'a pas attendu d'être au pouvoir pour se doter de moyens colossaux lui permettant d'agir au bénéfice des Saint-Louisiens, “comme le font certains”.
Allusion à peine voilée à Mansour Faye, beau-frère du président de la République et ses partisans, “ceux-là qui parlent déjà de milliards et qui osent se présenter parce que imposés par une coalition, oubliant le caractère local de ces élections, car faisant toujours référence au pouvoir central”. Dans ce “certains”, ABC et ses partisans identifieraient aussi des individus devant rendre compte à la justice mais qu'on semble vouloir protéger.
C'est pourquoi ils disent “non à ces calculateurs politiques qui, hier, avaient des dossiers pendants devant la justice suite à leur gestion calamiteuse et honteuse des deniers publics (mais qui) aujourd’hui, (...) du fait de leur adhésion à la liste dirigée par le beau-frère du Président de la République, sont totalement blanchis”. D'où la question : “que fait-on de la rupture tant exigée et attendue par les concitoyens ?”...
Bamba Dièye Vs Mansour Faye, entre “enfanté gâté” et “héritier monarchique”
Pour ce début de campagne à Saint-Louis, le porte-à-porte est la principale activité des candidats. Tous ont préféré le contact direct avec les populations en lieu et place des meetings classiques. A Léona et Pikine, le maire sortant Bamba Dièye est revenu sur son bilan qu’il a jugé positif. “Nos réalisations sont visibles et nous allons continuer nos projets une fois réélu”, a-t-il indiqué. Avant de tirer à boulets rouges et sans sommation sur Mansour Faye, son adversaire de la coalition présidentielle.
“C’est un enfant gâté qui roule avec les moyens de l’Etat et qui n’a de salut que le fait d’appeler son beau-frère au téléphone pour débaucher des personnes amorties dans la scène politique à SaintLouis”, s'est indigné le ministre de la Communication. “En 2009, nous avons battu le PDS avec ses ministres et directeurs généraux. Aujourd'hui, ce n’est pas ce bonhomme qui va nous faire peur”, affirme le maire de Saint-Louis. Plus incisif que jamais, Bamba Dièye a comparé “ce qui se passe à Saint-Louis” à une “dévolution monarchique orchestrée par la dynastie Faye-Sall”.
La réponse de la coalition Benno Bokk Yaakaar ne s’est pas fait attendre. Au cours de ses visites de proximité à Pikine, Mansour Faye a accusé son adversaire d’animer des “débats de caniveaux”. Pour le reste, ce sont ses lieutenants qui sont montés au créneau. Lamine Ndiaye, président de la commission de l’Action sociale à la mairie et coordonnateur de l’APR au quartier de Ndiolofène a exigé du maire sortant d’éclairer les Saint-Louisiens à propos de la gestion du legs Henry Jay qu’il a “dévoyé” en violation flagrante de la volonté du bienfaiteur. “Cela constitue un détournement d’objectif et je tiens à préciser que la création de ce qu’il appelle Fondation Henry Jay n’est rien d’autre qu’un instrument nébuleux pour détourner de l’argent et des fonds politiques”, a souligné Lamine Ndiaye.
Concernant la “dévolution monarchique” soulevée par Bamba Dièye, il a rappelé que le secrétaire général du FSD/BJ “oublie un peu vite qu’il est le fils de son père”.
Ce que Momar Talla Kébé, chargé de la communication de la coalition BBY et ex-coordonnateur du Fsd/Bj à Saint-Louis, explique en ces termes : “Bamba Dièye a hérité de son père le Fsd/Bj, comme un khalifat, alors qu’à l’époque, son actuel chef de cabinet Oumar Diallo avait posé sa candidature au poste de secrétaire général...