LE TEMPS DES MANŒUVRES !
Malick Gackou, Karim Wade, Pape Diop
L'élection présidentielle de 2017 ou 2019 a-t-elle commencé à se jouer dans les coulisses? La question vaut son pesant d'or au regard des manœuvres qui se déploient, loin des appareils politiques. De Versailles où il séjourne depuis quelques semaines, Me Wade est en train d'abattre ses dernières cartes pour faire libérer son fils. tirant les ficelles, il est à l'origine des rencontres entre Karim Wade, Malick Gackou et Pape Diop hier, à la prison centrale de rebeuss.
Karim Wade et Malick Gackou se sont parlé hier à la prison de Rebeuss. Les deux hommes politiques ont eu un tête à tête pendant un tour d'horloge. Même si pour le moment, rien n'a filtré de cette heure d'intimité, il semble que les deux hommes ont échangé en profondeur sur la situation politique, sociale et économique.
A cela il faut ajouter l'audience que Wade fils a accordée à Pape Diop qui a été reçu récemment par l'ancien président Abdoulaye Wade. De sources sûres, les trois personnalités ont réaffirmé, chacune de son côté, leur volonté de trouver une solution à "la crise que traverse le pays sur le plan économique, social et politique" non sans dépeindre un tableau sombre du Sénégal "où beaucoup de choses restent encore à faire pour tirer le pays vers le haut".
Si l'on en croit l'entourage de patron du Grand parti, Karim Wade et Malick Gackou ont promis de se revoir dans un délai proche, pour approfondir la réflexion et "éventuellement jeter les bases d'une large alliance". Avec cette rencontre pour le moins inattendue, l'ancien ministre du Commerce se projette sans doute déjà sur les prochaines échéances électorales.
De sa résidence de Versailles, en France, le secrétaire général du Parti démocratique Sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, dit-on, a béni la rencontre, lui qui avait confié à son entourage, au lendemain de sa rencontre avec Malick Gackou que ce dernier ferait un "excellent candidat qu'il faut encourager et soutenir".
Il préfigure dés lors la possibilité d'un rapprochement entre deux partis qui se réclament ouvertement du social libéralisme, mais également entre des leaders politiques fortement représentatifs dans la banlieue, à Pikine, Guédiawaye, Rufisque et dans les périphéries urbaines. Il ne reste plus qu'à Me Abdoulaye Wade de matérialiser sa promesse de rendre visite à Malick Gackou à Guédiawaye pour que l'on soit édifié sur cette alliance en gestation.
Et ce rapprochement qui se dessine davantage n'est pas fortuit. Selon nos informations, il découle d'une analyse lucide de la situation actuelle. Car le candidat de l'opposition arrivé en tête dans les circonscriptions départementales de Pikine, Guédiawaye, Dakar et Rufisque à l'élection présidentielle à venir est persuadé d'être présent au deuxième tour.
Or, Malick Gackou qui apparaît avec Khalifa Sall comme les forces émergentes, serait prêt, d'après ses proches, à envisager toutes les hypothèses possibles selon l'intérêt du pays. Depuis qu'il a quitté l'Alliance des Forces de Progrès (AFP) pour créer sa propre formation politique, le Grand Parti, l'ancien numéro 2 de l'Afp est devenu plus libre.
Selon une source de son proche entourage qui le décrit comme un enjambeur de pont et un homme "pas du tout conflictuel", Gackou à des cartes à abattre. C'est d'ailleurs ce qui justifie que lors de la rencontre des cadres de son Parti, il avait appelé la classe politique sénégalaise à "surmonter toutes les haines et les ressentiments pour laisser la place à la paix. Paix des cœurs et des esprits pour que les générations à venir puissent y trouver de l'inspiration".
Malgré les nombreux appels du pied du pouvoir pour le tenir en joug, il semble prendre du champ et visiblement, il trouve en Karim Wade, un allié sûr. Apparemment, la rencontre Karim-Gackou jette les bases de la fondation d'un large front contre Macky Sall. Un front qui risque de faire mouche si l'on sait que l'opposition radicale est déjà dans son Front pour la défense de la république et Pape Diop a également était reçu par Karim Wade.