LEGISLATIVES EN GUINEE: NOUVEL APPEL DE L'ONU POUR UN SCRUTIN APAISE
DAKAR, 16 sept 2013 (AFP) - Le facilitateur de l'ONU pour le dialogue inter-guinéen, Saïd Djinnit, a appelé lundi soir à Dakar les acteurs politiques et la population guinéens au calme, à huit jours des élections législatives dans leur pays.
"Nous avons réitéré notre appel à la retenue, au calme et à la responsabilité des partis politiques pour que la campagne électorale, qui a été relativement correcte, se termine dans des conditions de sécurité", a déclaré M. Djinnit à quelques journalistes.
"Nous espérons que la Guinée va s'orienter sur la voie de la réconciliation et de l'unité", a-t-il poursuivi.
Il s'exprimait après, selon lui, une réunion organisée lundi à Conakry en présence notamment des représentants de la Commission nationale électorale autonome (Céni) et des partis politiques sur les législatives du 24 septembre.
Il ne s'est pas étendu sur les incidents survenus le même jour entre partisans du pouvoir et de l'opposition, à Conakry, qui ont fait des blessés légers, selon des sources policières et hospitalières.
Selon M. Djinnit, à l'issue de la réunion de lundi à Conakry, "la Céni a donné son accord pour que toutes les mesures recommandées" par l'ONU sur le scrutin du 24 septembre soient appliquées.
Ces recommandations portent notamment sur l'affichage des listes électorales et le rapprochement des électeurs des bureaux de vote, deux demandes de l'opposition qui a menacé de reprendre les manifestations à partir de jeudi si ces revendications n'étaient pas satisfaites.
De précédentes manifestations de l'opposition pour un scrutin "libre et transparent" avaient dégénéré en violences meurtrières avec les forces de l'ordre à Conakry.
"Ces recommandations, si elles sont appliquées, sont de nature à apaiser la situation, pour créer les conditions de transparence et d'équité pour que le scrutin (du 24 septembre) soit crédible.
Il faut donner deux à trois jours à la Céni pour mettre en oeuvre ces décisions importantes", a dit M. Djinnit.
Les législatives du 24 septembre auraient dû avoir lieu dans les six mois suivant l'investiture, en décembre 2010, d'Alpha Condé, premier chef d'Etat démocratiquement élu de ce pays à l'histoire marquée par les violences politiques, militaires et ethniques.
Mais elles ont été reportées à de nombreuses reprises, faute de consensus sur leur organisation.
Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.