Leonardo lourdement sanctionné
Leonardo, directeur sportif du PSG, a été suspendu pour neuf mois ferme pour son coup d'épaule à l'arbitre du match PSG-Valenciennes le 5 mai, et le club parisien a été sanctionné d'un retrait de trois points avec sursis, a annoncé jeudi la commission de discipline de la Ligue de football professionnel.
La suspension de Leonardo, qui concerne le banc de touche, les vestiaires d'arbitre et toutes fonctions officielles, est un véritable problème pour le club parisien, qui envisageait d'installer le Brésilien comme entraîneur, Carlo Ancelotti, le technicien en poste, ayant fait savoir qu'il souhaitait s'en aller.
Mais désormais, il semble pour le moins compliqué de confier la direction de l'équipe à quelqu'un qui n'aura pas le droit de s'asseoir sur le banc de touche avant le 8 février prochain dans les compétitions françaises.
Leonardo encourait même une suspension d'un an, selon le barème disciplinaire. Lui et le club ont dix jours à partir de la réception de la notification officielle de la sanction pour faire appel devant la commission supérieure d'appel de la Fédération française.
Le fameux coup d'épaule de Leonardo à Alexandre Castro fut l'une des dernières péripéties disciplinaires du PSG, qui a terminé dans une grande nervosité, avec plusieurs cartons rouges, sa saison de champion de France.
Lors de ce match contre Valenciennes (1-1) de la 35e journée de L1, l'arbitre avait exclu le défenseur parisien Thiago Silva, qui l'avait touché au buste.
Furieux
Après le match, au retour vers les vestiaires, des caméras de Canal+ filment Leonardo visiblement en train de donner un coup d'épaule à M. Castro. S'ensuit un petit moment de confusion, puis le Brésilien, barré par des officiels et furieux, lance au directeur de jeu qui s'enfonce dans le couloir: "Vous devez vous préparer mieux!"
Leonardo avait été suspendu à titre conservatoire le 7 mai par la commission de discipline, qui avait mis le dossier à l'instruction. Auparavant, le Brésilien avait expliqué avoir été lui-même poussé en direction de M. Castro.
"Pour moi, il est clair qu'il ne s'est rien passé, avait-il déclaré à l'AFP. Je voulais parler à l'arbitre et je l'attendais. Il y avait beaucoup de monde qui rentrait aux vestiaires. Et au moment où M. Castro arrive, il y a un délégué qui est devant moi au début et qui en cherchant à me bloquer, me pousse. Après, avec mon dos, je rentre en contact avec l'arbitre. C'est dur à voir sur les images en direct mais au ralenti on le voit. La vérité c'est ça".
Pourtant, la commission a retenu jeudi "l'intentionnalité", comme l'a expliqué à la presse son président Pascal Garibian.
"Après avoir entendu les officiels, MM. Castro, Leonardo et son défenseur, la commission a retenu la notion d'intentionnalité", a-t-il dit pour expliquer la sanction infligée.
Il est également revenu sur les images enregistrées par les caméras du circuit interne du Parc des Princes et que Leonardo a présenté jeudi pour sa défense.
"La décision de ce soir vous donne, je pense, une idée de ces images qui n'ont pas apporté d'éléments nouveaux à la commission", a-t-il dit.
Pistes éteintes
Dans une brève déclaration à la presse à la sortie de son audition, Leonardo s'était lui simplement dit "content" d'avoir pu donner sa version des faites.
"On avait des choses à dire. C'est pour ça que je suis content d'avoir pu m'expliquer, d'avoir donné ma vision de tout ça. Je crois que c'était important", avait-il dit.
Si le retrait de points avec sursis, qui concerne la saison prochaine, semble presque anecdotique -il faudrait un geste "équivalent" d'un responsable parisien pour qu'il tombe-, la suspension de Leonardo est très embêtante pour le club.
Le PSG songeait, en effet, à confier les commandes de l'équipe à son directeur sportif.
Le club de la capitale compte officiellement sur Ancelotti pour honorer sa dernière année de contrat, mais il sait aussi qu'il est presque illusoire de retenir un entraîneur contre son gré et celui-ci a clairement fait part de son désir de quitter le club.
Et le PSG se heurte à la difficulté de lui trouver un successeur de son calibre. Les pistes explorées se sont pour la plupart éteintes, entre un José Mourinho pressenti de retour à Chelsea, un Arsène Wenger désireux de rester à Arsenal et un Rafael Benitez qui s'est engagé avec Naples.