LEOPOLD SEDAR SENGHOR HONORE A CAEN
UNE ESPLANADE PORTE SON NOM
L’inauguration de l’Esplanade Léopold Sédar Senghor de Caen a eu lieu, samedi dernier, en présence du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, du maire de Thiès, Idrissa Seck (dont la ville est jumelée à Caen), de Me Auguste Senghor, représentant de la famille du parrain, et d’autres personnalités parmi lesquelles l’ambassadeur du Sénégal à Paris, Paul Badji. La ville de Caen a ainsi honoré l’ancien chef d’Etat sénégalais qui est décédé à Verson (France) en 2001.
Selon des informations fournies par l’Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf a salué le choix du Conseil municipal de Caen d’attacher à la désormais plus vaste place de sa ville, le nom de Léopold Sédar Senghor, premier président de la République du Sénégal, ce poète majeur qui a tant célébré la beauté des paysages d’une Normandie, sage et bucolique en ses bocages.
M. Diouf a rendu hommage à Mme Senghor, une dame qui, à l’image de celles qui accompagnent les grands hommes, fut aussi une sentinelle invisible et inspirante. Léopold Senghor, a ajouté M. Diouf, était tout à la fois homme de là-bas et d’ici. « Il était sérère et normand, Sénégalais et Français. Sa vie durant, il eut le don de nous enchanter et de nous émerveiller à travers d’heureuses combinaisons. Père de la Négritude et de la Francophonie, il était un homme d’enracinement et d’ouverture », a-t-il souligné.
Citant René Char qui disait : « un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver », le patron de l’Oif a ajouté que « cette ville de Caen qui l’a adopté, a accueilli et formé nombre de fils et de filles de notre pays ». Se félicitant de ce geste du maire, il a poursuivi que sur cette terre normande qui a donné naissance à de puissants génies littéraires comme Corneille, Flaubert et Maupassant, reste au cœur de tous les Sénégalais. « Vous avez choisi de laisser sur cette belle esplanade située dans le nouveau quartier des Rives de l’Orne, la trace d’un génie littéraire sénégalais qui, fidèle à ses origines, s’en est allé dormir dans la terre grasse et molle de ses ancêtres, un génie littéraire qui a profondément aimé votre pays, et spécialement cette terre du Calvados où il s’est éteint un soir de décembre 2001, après y avoir vécu le bonheur de la normandité comme un lyrisme lucide », a dit Abdou Diouf.
Aux maires de Caen et de Thiès, Idrissa Seck, il a souhaité que ce beau geste, puisse maintenir et renforcer l’amitié entre les deux cités, pour une coopération encore plus dynamique entre les deux patries de l’inoubliable Senghor et pour que vive cette Francophonie qu’il a toujours voulu comme un humanisme intégral qui se tisse autour de la terre dans la chaleur complémentaire des peuples conviés au Banquet de l’Universel, à la table du rendez-vous du donner et du recevoir. Pour le député-maire de Caen, Phillipe Duron, cette esplanade de 11.000 m2, qui est désormais la plus grande place, est une manière de continuer à tisser les fils de l'amitié entre nos deux villes, ses habitants, et ceux de Thiès au Sénégal.
C'est sous l'impulsion de Léopold Sédar Senghor, en effet, alors maire de Thiès, a-t-il rappelé que le premier pacte d'amitié entre Thiès et Caen fut scellé en 1959. Le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse retenu pour les assises des parlementaires francophones, à Abidjan, a transmis un message à l’assistance et à Diouf. Quant au maire de Thiès, Idrissa Seck dans une belle improvisation, a salué le grand Senghor, père de la nation sénégalaise et 1er maire de la ville dont il est aujourd'hui le premier magistrat. En Abdou Diouf, il a salué le disciple et continuateur de l'œuvre de Senghor.