LES ACTEURS ENTRE GARANTIES ET MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
MBOUR
La baisse sur le prix du loyer annoncée par les autorités gouvernementales est diversement accueillie dans la petite côte. Des craintes nourries sont évoquées de part et d’autre. Des promoteurs déplorent les mauvais payeurs et la baisse des affaires dans le secteur touristique considérés comme des goulots d’étranglement et exigent des mesures d’accompagnement. D’autres sont pessimistes quant à l’effectivité de la mesure sans un contrôle strict.
Le département de Mbour est devenu depuis une trentaine d’années un grand pôle d’attraction des promoteurs immobiliers. Ces derniers ont fait fortune dans la location. Les agences immobilières sont impliquées dans la gestion de nombreux bâtiments au niveau du département de Mbour. La croissance exponentielle de la clientèle pousse ces derniers à procéder à de la sélection.
Si des particuliers ne louent qu’à des fonctionnaires des agents de l’Etat ou des salariés, d’autres exigent des cautions assez costauds. Des pêcheurs nous apprennent le versement du montant annuel de chambres louées. Cette disposition leur permet d’être à l’abri de surprises désagréables. Car, la saisonnalité de leurs activités attire des migrants venant de toutes les zones côtières du pays et de la sous région. Ce qui fait que des postulants sont toujours à l’affût pour trouver un gîte.
Le coût de la location connaît des variations diverses au niveau du département de Mbour. Les raisons sont multiples. Dans la commune de Mbour, beaucoup de personnes s’accommodent de ce qu’elles trouvent. Des fonctionnaires, des agents de l’administration, des pêcheurs saisonniers, des hôteliers et des acteurs de l’informel occupent des maisons en location à des coûts variables plus ou moins bien acceptables.
Facturation à la tête du client et suivant le lieu et le secteur d’activité
Toutefois, la crise financière et la nouvelle configuration de l’accès et la destination des touristes dans le pays ont fini de faire enregistrer une baisse des affaires dans le secteur touristique. Beaucoup d’hôteliers perdent l’emploi et ne peuvent plus se permettre de payer la location. Les coûts des locations sont exorbitants. Des cases en paille ou des baraques sont cédées entre 3500 et 5000 F Cfa le mois. Des chambres de bâtiments en dur varient entre 10.000 et 20.000 F Cfa. Quant aux appartements ou studios comportant deux chambres dont un salon, une chambre à coucher et une cuisine, ils sont cédés entre 40.000 et 75.000 F Cfa. Des maisons sont cédées, selon des commodités annexes comme une cour, à des coûts sélectifs tournant à plus de 100.000 F Cfa.
Les problèmes de location les plus insolites sont à chercher dans le domaine commercial où les locataires restent à la merci des propriétaires des sites, des espaces de vente ou des kiosques qui exigent des fortunes en fonction de l’activité menée, mais aussi la proximité du marché ou du centre ville.
La lecture des locataires de la baisse est mitigée. Certains locataires interrogés, demandent des mesures d’accompagnement et un contrôle strict. D’autres dénoncent les tyrannies des agences immobilières qui gèrent la location d’immeubles à la place des propriétaires à des coûts imposants et chers.
De leur côté, des promoteurs parlent d’engagement bancaire, d’une part et d’autre part, de la prise de mesures coercitives pour les protéger des mauvais payeurs. Beaucoup d’opérateurs économiques ou des promoteurs immobiliers se sont enrichis en investissant dans le bâtiment mais peinent à accepter les nouvelles mesures de baisse.