LES AVOCATS DE HABRE DENONCENT LE LYNCHAGE MEDIATIQUE DE LEUR CLIENT
VIOLATION DE LA PRESOMPTION D’INNONCENCE DE L’EX-PRESIDENT TCHADIEN
Les avocats de l’ex-Président tchadien persistent et signent que les conditions pour la tenue d’un procès équitable garantissant les droits de leur client ne sont pas réunies, malgré les assurances données par le Procureur général des Chambres africaines extraordinaires. Dans un communiqué rendu public, hier, Mes François Serres, Ibrahima Diawara et El Hadj Mustapha Diouf, ont dénoncé de la façon la plus ferme «les agissements du Procureur général et des Chambres africaines, comme les activités de communication de ces derniers, qui ne cessent, en violation de toutes les règles de droit et du principe de présomption d’innocence, de se livrer depuis leur création à un matraquage indigne sur la personne du Président Habré, soit directement, soit par voie de presse ou à travers leur site Internet».
Marcel Mendy aux bancs des accusés
La défense déplore, en outre, les moyens financiers mis à la disposition de la Cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires pour porter atteinte à l’honorabilité de Hisséne Habré.
«Le budget de communication mis en place pour le service de communication des Chambres africaines a permis ainsi d’organiser ces derniers mois le lynchage médiatique du Président Habré qui s’est accompagné du non-respect de l'obligation de réserve qui pèse sur les autorités étatiques sénégalaises portant ainsi atteinte aux principes du procès équitable avec pour seul objectif de construire un plan concerté de condamnation écrite à l’avance décidé par les exécutifs sénégalais et tchadiens», soutiennent les conseils de l’ex-Président tchadien, poursuivis pour crimes de guerre et torture.
A en croire Mes François Serres, Ibrahima Diawara et El Hadji Mustapha Diouf, les récentes missions à N’djamena de Mbacké Fall, Procureur général des Chambres africaines extraordinaires, n’avait d’ailleurs d’autre objet que de récupérer un dossier constitué par avance depuis des années par les services.
Les enquêtes commanditées par Déby ne peuvent servir de procès
«Le dossier de l’accusation qui ne s’appuie que sur l’enquête réalisée par une commission aux ordres du Président Déby, reconstituée par Human Rights Watch, sous le contrôle des services tchadiens est parfaitement attentatoire aux principes de l’enquête équitable; il ne peut servir de fondement à un procès», a indiqué la défense de Habré avant d’ajouter : «Il n’a d’ailleurs été transmis aux juges d’instruction que deux heures avant l’inculpation du Président Habré ; autant dire que les magistrats qui ont notifié ces charges se sont contentés d’un dossier à charge, qu’ils n’avaient pas eu matériellement le temps de lire (30 tomes de 20 cm chacun), refusant en outre aux avocats du Président Habré le droit d’en prendre connaissance et de présenter des observations, là encore en violation des principes qui régissent les procédures devant les juridictions ad hoc».
Toutes choses qui font dire aux conseils de l’ex-Président tchadien que le client ne participera pas «aux basses œuvres mises en place par les Présidents Macky Sall et Idriss Déby qui ne peuvent conduire qu’à une condamnation dont chacun connaît, aujourd’hui, le prix».