LES BASES DU DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE, DE L’ÉLEVAGE, DE LA PÊCHE ET DE LA FORESTERIE JETÉES

Aucun problème n’a été laissé en rade, lors de la rencontre entre le gouvernement et les acteurs du monde rural, hier, à Dakar. En effet, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a annoncé un vaste programme pour moderniser les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la foresterie, qui sont la base de l’économie en milieu rural.

Le Premier ministre du Sénégal, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a rencontré, hier, à Dakar, à l’hôtel King Fahd Palace, les acteurs du monde rural. La rencontre portait sur les questions touchant aux domaines de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de la foresterie, bases de l’économie en milieu rural. La sécurité alimentaire, la transformation structurelle de l’économie du monde rural sont les axes phare de la rencontre qui visent la modernisation des unités de production en vue d’augmenter les rendements. Ainsi, au cours de cette rencontre, les acteurs du monde rural ont, tour à tour, interpellé les ministres présents sur les questions concernant leurs départements respectifs. C’est ainsi que dans le domaine de l’élevage, Arona Ba, représentant une association d’éleveurs, a sollicité auprès du gouvernement un financement conséquent. 

Selon lui, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans le domaine de l’élevage passe obligatoirement par la formation et le renforcement de capacité des acteurs. «Nous voulons faire de l’élevage un métier», a dit l’éleveur qui au nom de ses camarades en demandant au gouvernement de veiller sur la santé animale et la lutte contre le vol de bétail. Pour mieux cerner les problèmes qui gangrènent le
secteur, les éleveurs ont sollicité «la tenue des assises nationales pour l’élevage». 

Les acteurs égrènent leurs maux

Dans le domaine de l’agriculture au sens large, Bara Guèye, membre des opérateurs privés semenciers, a réclamé des actes concrets pour l’augmentation de la productivité agricole. Pour sa part, Ibrahima Niasse a soutenu que «la reconstruction du capital semencier est devenue une chanson ». Quant à Penda Cissé, elle a demandé au gouvernement d’accorder une ligne de crédit pour la construction de moyens de stockage et le remboursement des crédits des organisations paysannes pour amoindrir les exportations. «On n' aucune raison d’importer des produits alimentaires.

Parce que le Sénégal dispose des atouts pour avoir une autosuffisance alimentaire », a indiqué Mme Cissé. De façon globale, les acteurs ont demandé au gouvernement de faire appliquer la loi agro sylvo-pastoral qui dort dans les tiroirs depuis 2004. «Il y a 52 lois. Mais, c’est l’application de ces lois qui pose problème», a déploré Samba Guèye, le représentant du Cadre national de concertation des ruraux (Cncr).

S’inscrivant dans la même logique que les responsables des secteurs de l’agriculture et de l’élevage, les acteurs qui évoluent  dans les domaines de la pêche et la foresterie ont eux aussi exposé leurs problèmes aux membres du gouvernement. Il en était de même pour les secteurs de l’aquaculture qui disent avoir besoin de moyens pour les constructions et le matériel de base.

Le Premier ministre rassure et s’engage

Revenant sur l’objectif de cette rencontre, le chef du gouvernement de faire savoir que «le but de l’exercice, c’est d’écouter. Car il y a énormément de projets en cours». Mahammad Boun Abdallah Dionne annonce du reste l’arrivée dans de brefs délais du matériel agricole en provenance du Brésil et de la Belgique pour assurer la modernisation du monde rural. Le Premier ministre a surtout voulu rassurer les acteurs du monde rural. «Vous seriez les premiers bénéficiaires de l’impact du Pse. Nous souhaitons faire de vous les acteurs de premier du Pse», a dit M. Dionne qui a affiché les leviers sur lesquels son gouvernement compte s’appuyer pour booster l’économie. «Nous avons 3,8 millions d’hectares de terres arables avec beaucoup d’eaux en surface et souterraine. Nous avons 750 km de côtes poissonneuses, un cheptel abondant et surtout des producteurs agricoles, des pêcheurs et éleveurs courageux et motivés. Nous relèverons ensemble le défi du décollage de notre secteur productif», a conclu le Premier ministre, au bout de 4 heures d’échanges avec les acteurs des secteurs susmentionnés.