LES BESOINS EN SUCRE SONT LARGEMENT COUVERTS
LOUIS LAMOTTE, MEMBRE DU GROUPE MIMRAN
La Compagnie sucrière sénégalaise a pris très au sérieux les déclarations de Ibrahima Lo, cet éminent membre de l’Unacois, qui a lancé le débat sur une éventuelle pénurie de sucre. En plus de la réplique apportée hier à travers un communiqué, M. Louis Lamotte, l’un des hommes de confiance de l’entrepreneur Jean Claude Mimran, revient par cet entretien avec Le Quotidien expliquer ici que les motivations des négociants sénégalais ne sont pas liées au bien-être des consommateurs, mais a une volonté de s’insérer dans l’importation de ce produit.
La Compagnie sucrière sénégalaise n’a pas perdu de temps pour répondre aux allégations selon lesquelles le Sénégal risquait une pénurie avec le début du Ramadan. Un peu comme si vous vous y attendiez !
Nous n’aurions pas senti le besoin de répondre aux allégations de Ibrahima Lo et de sa bande si celles-ci n’étaient pas de nature et n’avaient pour objectif de tromper les consommateurs, voire les paniquer sans raison, par le mensonge et la manipulation.
Rappelez-vous leurs déclarations similaires de l’année dernière à la même époque de veille de Ramadan ! C’est les commerçants eux-mêmes qui les avaient démentis de la manière la plus cinglante. Ils le remettent cette année encore, et encore une fois, les précisions du ministère du Commerce et les déclarations des commerçants enquêtés mettent à nu leur mauvaise fois.
Je voudrais quand même, à l’endroit des consommateurs qui ont besoin de savoir la vérité, être très factuel pour leur dire que : D’un, la Css existe depuis plus de 43 ans et jamais, de mémoire de Sénégalais, on n’a vécu une pénurie du sucre parce que nous savons assumer nos responsabilités de producteur.
Ensuite, cette année, la Css qui est engagée depuis 6 ans dans une politique d’autosuffisance du Sénégal a produit 136 mille tonnes de sucre contre 113 mille l’année dernière, soit 17 mille tonnes d’augmentation au profit du marché.
Par ailleurs, il existe présentement dans nos magasins de Richard-Toll et Dakar plus de 50 mille tonnes de stocks, de quoi assurer l’approvisionnement du marché pendant 4 mois au moins.
Vous pouvez avancer tous ces chiffres et connaître néanmoins des difficultés dans la distribution, d’autant plus que ce n’est pas vous qui assurez ce volet ?
Sachez qu’entre le premier et le 19 juin, soit 20 jours, la Css a déversé plus de 14 mille tonnes de sucre sur le marché, ce qui est un record absolu quand on sait que la consommation moyenne par mois est de l’ordre de 12 mille tonnes.
Sur quoi se fondent alors Ibrahima Lo et sa bande pour pronostiquer la pénurie ? Il serait intéressant de leur poser cette question au nom de l’intérêt suprême des consommateurs.
Sans doute qu’ils s’intéressent au pouvoir d’achat des Sénégalais et veulent leur éviter une hausse de prix qui résulterait d’une quelconque pénurie...
En réalité, Ibrahima Lo et sa bande n’ont aucune pensée pour les consommateurs. Ils veulent simplement manipuler l’opinion pour créer la confusion et se donner un moyen de pression pour décrocher, contre toute logique économique, des Dipas d’importation. Mais ils se trompent d’époques et d’interlocuteurs.
Qu’est-ce qui vous le fait croire ? Ne craignez-vous pas que les autorités ne leur accordent néanmoins des Dipas pour importer du sucre ?
Nous sommes même convaincus du contraire. Le Sénégal qui s’est résolument engagé, dans le cadre du Pse, à promouvoir la production nationale a complètement tourné les dos aux importations sauvages autorisées au profit de certains affairistes et chasseurs de commissions. A l’instar de l’oignon, du riz et de la tomate, la priorité restera à la production sur place. Cette politique qui a déjà commencé à porter ses fruits ne sera jamais remise en cause.
Les Sénégalais qui croient au travail s’y opposeraient vigoureusement. Enfin, ils se trompent d’interlocuteurs, car les ministères en charge des questions de production et de commerce sont clairement conscients des enjeux économiques majeurs du Pse et ont pris des options rigoureuses, courageuses et salutaires très profitables à l’emploi et à la création de richesses, qu’aucune pression malsaine ne pourra remettre en cause.
De notre côté, nous en appelons à la vigilance des consommateurs et des autorités, afin qu’aucune manœuvre de spéculation par la rétention de stocks et la flambée des prix ne soit tolérée.