LES BULLES DU TÉMOIN
KARA
C’est à devenir fous ! Oui, voudrait-il nous faire perdre la raison qu’il ne s’y prendrait pas autrement, notre cher marabout.
En effet, Serigne Modou Kara Mbacké Noreyni — car c’est de lui qu’il s’agit — nous avait flanqué une belle frayeur en menaçant de partir en exil loin de cette terre du Sénégal où il sera toujours un éternel incompris.
Des talibés mourides l’ayant menacé suite à une de ses sorties dans un organe de presse de la place, "Général Kara", qui est aussi le leader du mouvement "Bamba Fepp" après avoir mis sur pied le "Diwanoul Silkil Jawahiri fi Akh Bari Sara Iri" (Mouvement mondial pour l’Unicité de Dieu), Général Kara, donc, avait menacé de prendre ses cliques et ses claques pour partir en Hégire, pardon en exil.
Ô rage, ô désespoir, qu’allions-nous donc devenir sans notre grand Guide religieux ? Et alors que nous implorions Dieu pour que Kara ne mette pas sa menace à exécution, "Général" avait fait savoir qu’il pourrait renoncer à condition que les Sénégalais fassent une pétition pour lui demander de rester.
Comme nous l’écrivions dans ces mêmes colonnes il y a quelques semaines, nous avions dit que nous allions signer chacun, ici au "Témoin", dix fois s’il le faut et à faire signer nos épouses, nos enfants, nos voisins et même nos chiens et chats pour que notre cher marabout ne s’exile pas.
Malheureusement pour nous, nous n’avons vu nulle part ombre d’une seule de ces pétitions. D’où le doute qui s’est insinué en nous : et si Kara n’avait parlé de ces pétitions que pour nous endormir afin de mieux filer à l’anglaise à l’étranger ?
Surtout que, élément qui avait ajouté à notre inquiétude, notre marabout avait déposé un dossier pour faire renouveler son passeport diplomatique. Sans compter que, prenant prétexte du fait que ce document de voyage tardait à être signé — il n’en était rien en réalité — certains talibés de notre "Serigne" avaient fait savoir que notre marabout avait décidé de solliciter un passeport ordinaire.
Or, pendant qu’on se faisait du mauvais sang, que se passe-t-il ? Notre Guide bienaimé déclare, dans les colonnes du quotidien national "Le Soleil" en particulier, qu’il est prêt à… travailler avec le Président Macky Sall. Mais il va finir par nous rendre fous, notre bienaimé marabout !
DAHA
Les confrères, mais aussi l’opinion d’une manière générale, ont fait les choux gras du feuilleton de l’arrestation rocambolesque de Metzo Diattah, le producteur de la série télévisée à succès "Dinama nekh".
Ce rastaman, qui est aussi et avant tout, un chanteur auteur notamment du tube "Djembéreng", a été envoyé en prison pour avoir tenté de corrompre un policier de la circulation qui lui avait confisqué son permis après qu’il eut grillé un feu rouge.
Du coup, ce policier sans peur et sans reproche — et qui n’est donc pas un ripoux — est devenu un héros non seulement parmi ses collègues mais aussi au niveau des Sénégalais ordinaires. Certains journaux ont même tenté de faire son portrait, sans y réussir totalement, le héros se réfugiant derrière l’obligation de réserve à laquelle il est tenu.
Eh bien, ce policier exemplaire, Le Témoin est en mesure de parler de lui. Notre directeur de publication, Mamadou Oumar Ndiaye, le connaît très bien puisque Daha a grandi devant lui, à Diamaguène, sur la route de Rufisque, plus précisément au quartier Wakhinane.
Daha, qui était un excellent footballeur, a en effet joué au sein du club "Siggi", une dissidence de l’équipe fanion locale Tandems, que M. O. N. et quelques amis avaient créé. M. O. N. était d’ailleurs le président de cet éphémère club.
Daha est issu d’une famille de policiers puisque ses deux grands frères, servent ou ont servi dans la police. L’ainé, Abdoulaye, a pris sa retraite au commissariat spécial du Port, où il a servi dans les renseignements. Il a d’ailleurs été le président du club de navétanes "Tandems".
L’autre frère, qui vient avant Daha, excellent footballeur également, a porté les couleurs de l’As Police. Il s’agit de Pape Moussa Ndiaye qui est toujours policier d’ailleurs. Daha est donc le troisième de la famille — qui est originaire de Thiès mais s’est établie à Diamaguène — à avoir porté la tenue de policier.
Ceux qui le connaissent ne sont pas surpris : il a toujours été rigoureux, à cheval sur les principes, nerveux même. Chapeau bas, le "Témoin" se plait à saluer son comportement exemplaire.
BADOU
La littérature sénégalaise est à l’honneur. En effet, notre compatriote, le dramaturge Alioune Badara Bèye, par ailleurs président de l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES), a été nommé président du jury du prix international de poésie "Tchicaya U Tamsi". Et ce pour l’édition 2014.
Ce prix, d’un montant de 10.000 dollars Us, soit cinq millions de francs cfa, est décerné à un auteur ayant publié, au cours des cinq dernières années, une œuvre poétique de qualité. Outre le Sénégal, le jury est composé d’éminents critiques et écrivains des pays suivants : Kenya, Martinique, République démocratique du Congo, Guinée Conakry, France, Mali et Maroc.
Ce concours est organisé par le Forum de la ville d’Assila, au Maroc, dirigé par l’ancien ministre chérifien de la Culture, M. Mohamed Benaïssa. Par le passé, d’éminents hommes et femmes de lettres ont eu à remporter ce prix. Il s’agit de Edouard Maunick (Ile Maurice), René Depestre (Haïti), Tati Loutard (Congo Brazzaville), Veré Duarté (Cap-vert), Ahmed Abdel (Egypte), Mazini Kunene (Afrique du Sud), Nini Osondaré (Nigéria), Fama Diagne Sène (Sénégal) et Mehdi Ahmed (Maroc).
Le Prix Tchicaya U Tamsi, du nom du brillant poète congolais, est organisé tous les deux ans. Le jury proclamera les résultats de l’édition 2014 du concours au mois de juin prochain puis le lauréat recevra son prix au mois d’août, à l’occasion d’une grandiose cérémonie. Toutes nos félicitations à notre compatriote Alioune Badara Bèye pour cette marque de confiance qui lui est faite.