VIDEOLES CERTITUDES DE BLÉ GOUDÉ
L'ANCIEN RESPONSABLE DES JEUNESSES PRO-GBAGBO À LA JUGE DE LA CPI
Il était un des hommes forts du régime de Laurent Gbagbo. Le monde entier se souvient de ses appels à la haine contre les communautés étrangères, au plus fort de la crise ivoirienne. Du temps de sa splendeur, l'ancien responsable des jeunes du Front populaire ivoirien (FPI) et ministre, avait une impressionnante capacité de mobilisation. Le régime de Gbagbo tombé, il est tombé avec. Aujourd'hui, il comparait devant la Cour pénale internationale.
A la chute du régime de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé s’était exilé au Ghana. Les recherches lancées pour le retrouver mettront du temps à donner des résultats. Dans son pays d'exil, il pensait pouvoir continuer à vaquer tranquillement à ses occupations bien qu'Abidjan lui imputait des attaques répétées dans la capitale ivoirienne. Mais les jours passant, il a fini par être trop encombrant pour Accra qui tient à entretenir de bonnes relations avec Abidjan sous l’ère Ouattara. Conséquence, Blé Goudé sera extradé vers la Côte d’Ivoire, où il sera détenu dans un lieu tenu secret, loin de la capitale.
La justice ivoirienne voulait le juger. Mais les crimes qui lui sont imputés entrent également dans les compétences de la Cour pénale internationale (CPI, La Haye), qui demandait son extradition au même titre que son mentor Laurent Gbagbo. Les autorités ivoiriennes n’ont pas donné rapidement une suite favorable à cette requête. Après de longues hésitations, Abidjan finit par accepter le transfèrement de Blé Goudé devant cette juridiction supranationale.
Sa première comparution a eu lieu le 27 mars 2014. Devant la juge Silvia Fernandez, Blé Goudé s’est montré serein. S'exprimant aisément et revendiquant avec force son compagnonnage avec Gbagbo.
Il soutient avoir été littéralement séquestré en Cote d’Ivoire pendant 14 mois, passé 10 mois dans un violon, nu, mal nourri, maltraité, les yeux bandés toutes les fois qu’il dit avoir été déplacé. Contrairement au traitement digne dont il bénéficie à la CPI.
Estimant n’être pas poursuivi pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il est, Blé Goudé se dit persuadé que toute admission à la CPI n’est pas ipso facto, un voyage sans retour comme le pensent beaucoup : ‘’Mme la juge, contrairement à une certaine opinion qui estime à tort ou à raison qu’un voyage à la CPI est un voyage de non retour, je pense qu’un citoyen qui est suspecté par la CPI peut venir ici et faire l’objet d'un procès et s’il jugé innocent, il peut repartir. Et je sais que je repartirai chez moi.’’
A son avis, la prison ne devrait pas être une arme politique. ‘’Mme la juge, on peut faire la politique avec élégance, avec sagesse. La prison n’est pas un instrument pour briser le moral de ses adversaire politique’’, dit-il à l’endroit des autorités d’Abidjan.
SenePlus vous offre la vidéo de cette première comparution de celui qu’on avait fini par nommer à Abidjan le ''Général de la Rue''. Regardez ! La vidéo est signée CPI.