LES CONCESSIONNAIRES MENACENT DE PARALYSER LE SYSTEME
LE BUDGET AFFECTE AU SECTEUR DU NETTOIEMENT EPUISE
Restés 3 mois sans percevoir leurs paiements, les concessionnaires du nettoiement ont fixé un ultimatum de 48 heures à l’Etat. Ils disent que si ce dernier ne les invite pas autour de la table, ils promettent d’aller en grève.
Dakar et les 13 autres régions du Sénégal risquent de cohabiter avec les ordures. Hier, un service minimum a été adopté par les professionnels du nettoiement. Et d’ici à lundi prochain si l’Etat n’appelle pas les concessionnaires du nettoiement autour de la table des négociations, les ménages devront trouver d’autres créneaux pour se débarrasser des ordures. Et ce sont les concessionnaires du nettoiement qui en ont fait l’annonce, hier, au cours d’une conférence de presse.
Président du collectif des concessionnaires du nettoiement, Bara Sall a fustigé le manque de considération dont ses collègues et lui font l’objet. Confronté à des difficultés de leur secteur, le collectif a fini par monter au créneau pour déplorer, entre autres, le «retard de paiement des prestations de collectes et de transports des déchets». Un montant que les concessionnaires, Ahmed Fall Braya, Ndongo Fall et Bara Sall, chiffrent à environ 2 milliards de francs Cfa, soit l’équivalent de trois mois d’arriérés de paiement (septembre, octobre et novembre).
«Depuis le mois de septembre jusqu’à nos jours, on ne nous a remis qu’un acompte. Cela fait donc 3 mois. Et curieusement, l’on nous apprend que le budget est épuisé et qu’on est obligé d’attendre jusqu’à 2014. Ce que l’on ne peut pas attendre», clame Ndongo Fall qui ajoute, sur un ton menaçant : «Donc, nous donnons aux autorités étatiques un avertissement est leur réclamons qu’elles nous reçoivent autour d’une table. Au cas échéant, la semaine prochaine nous serons obligés de garer les véhicules. Nous réclamons une audience avec le président de la République, Macky Sall, parce que, de son élection à nos jours, il ne nous a jamais reçus. Ce sera alors l’occasion pour nous de lui dire nos doléances».
L’Etat invité aux négociations
Dans leurs doléances, ils ont réclamé une hausse du prix à la tonne d’ordures ramassées. Cela, parce que, disent-ils, «les prix proposés coïncidaient à la période où le prix du litre de carburant se situait entre 350 et 450 francs». De même que, entre autres, des contrats de longue durée (5 ans au moins) pour sécuriser (leurs) investissements qui se chiffrent à plus de 20 milliards de FCfa, la construction de centres d’enfouissement technique (Cet) pour le traitement des déchets.
«On les invite aux négociations dans les 48 heures. Nous avons sollicité que l’Etat convoque une rencontre pour des négociations et espérons que notre appel sera bien entendu», a déclaré M. Fall qui, avec ses collègues, dit ne pas exclure de paralyser le système. «Si les autorités ne réagissent pas, nous serons obligés de garer nos camions», prévient le collectif. Ce sera alors, 2500 agents (techniciens de surface, chauffeurs, mécaniciens, administratifs, etc.) et plus de 300 bennes tasseuses, 500 bennes de 20m3, 35 pelles mécaniques, qui sont mis sur la touche.