LES CONTRÔLEURS FINANCIERS REFUSENT DE SIGNER LES SALAIRES
DEGATS COLLATÉRAUX DE LA SUPPRESSION DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES
Ça craint ! De réelles menaces planent sur la prochaine fin du mois. Les sources de Grand-Place, qui lui avaient permis de livrer, en exclusivité, l’info sur la suppression des heures supplémentaires dans l’administration, sont formelles: «La fin de ce mois de juin risque d’être très mouvementée».
La mesure de la suppression des heures supplémentaires, que l’Etat est contraint de mettre en œuvre suite aux interminables exigences de la Banque mondiale, risque de produire ses premiers dégâts collatéraux dans une dizaine de jours.
Il nous revient qu’en dehors des syndicats qui engagent le combat à travers la presse, d’autres fonctionnaires, dans l’ombre, tenaillés par l’obligation de réserve, et dont le travail, hautement stratégique, consiste à s’activer directement sur la préparation des salaires, commenceraient à exprimer leur ras-le-bol. Pour cause, les contrôleurs financiers, puisque nous parlons d’eux, rechigneraient à donner leur quitus pour la fin du mois en vue.
D’intenses négociations sont déjà menées en coulisses pour que tout se passe dans la plus grande quiétude, comme d’habitude. Il faut dire que ces techniciens du ministère de l’Economie et des Finances constituent la première armée de victimes de l’impopulaire mesure de suppression des paiements d’heures supplémentaires dans l’administration, sur diktat des bailleurs de fonds.
A une dizaine de jours de la fin du mois, le Mouvement Leral askanwi d’Oumar Faye, qui a été le premier acteur de la vie de la nation à tirer la sonnette d’alarme, revient à la charge pour alerte encore, «afin qu’une solution soit trouvée avant qu’une situation explosive n’émane de cette mesure consécutive au diktat des bailleurs de fonds qui ignorent royalement les réalités Sénégalaise, comme le soukarou Koor ou encore l’importance de la Korité».
Ce qui est inquiétant dans cette affaire, relève-t-il, «c’est que plus de 90% des fonctionnaires ont des engagements bancaires aujourd’hui. Et que si la mesure est appliquée, nombres d’entre eux feront faillite familiale. Parce qu’ils percevront que des miettes après le saucissonnage de leurs soldes par les banques qui n’ont aucune pitié en matière de recouvrement».
Il convient de rappeler qu’au mois de décembre passé, GrandPlace avertissait en annonçant la suppression programmée des indemnités et autres avantages collés aux salaires des Sénégalais qui s’activent dans le secteur public.