Les cuirs et peaux rapportent plus de 20 milliards de FCFa par an à l’économie nationale
Secteur de l'élevage
Les cuirs et peaux apportent une contribution de plus de 20 milliards de FCfa à l’économie nationale, selon le directeur de cabinet du ministre de l’Elevage. Il s'exprimait, hier, lors de l’ouverture d’un atelier de validation du projet de décret relatif à la production, à la conservation, au traitement et à la commercialisation des peaux, phanères et cuirs.
Le directeur de cabinet du ministre de l’Elevage, Cheikh Tidiane Diop, est formel : le secteur des cuirs et peaux contribue à plus de 20 milliards de FCfa à l’essor de l’économie sénégalaise. Il précise d’ailleurs que c’est relativement insuffisant au regard du fort potentiel d’un secteur à forte valeur ajoutée car très propice à l’exportation.
Sous la houlette de la stratégie de croissance accélérée (Sca), le comité technique chargé de procéder à la révision d’un décret de 1969 relatif à la production et à la commercialisation des cuirs et peaux s’est réuni pour poser le premier jalon d’un processus dont l'objectif est de bâtir les conditions d’une compétitivité durable. Selon M. Diop, les résultats des travaux seront transmis aux autorités pour une adaptation rapide de la réglementation sur les cuirs et peaux au nouveau contexte économique national et international.
En réalité, malgré son fort potentiel et une forte valeur ajoutée liée à la capacité de transformation des produits, le poids de la filière cuirs et peaux dans l’économie nationale demeure très faible du fait de plusieurs contraintes. Il s’agit notamment de l’incidence négative du marquage traditionnel et de certaines maladies du bétail sur les peaux, du défaut de qualité des cuirs et peaux liés aux conditions d’abattage et d’habillage ou au cadre institutionnel et juridique inadéquat en ce qui concerne les normes de commercialisation. Pourtant, en tant que produit de la viande, le développement du secteur constituera le meilleur indicateur de la vitalité de la filière bétail-viande tant du point de vue qualitatif que quantitatif.
Vers une modernisation du secteur
Selon Mansour Cama, président de la grappe élevage, productions et industries animales de la Sca, les réflexions du comité technique vont aider à la promulgation d’un nouveau texte dans le règlement des cuirs et peaux en ce qui concerne tous les stades, de l’abattage à la commercialisation. Cela permettra d’adapter un vieux texte qui n’est plus au goût du jour. Le but est d'atteindre un objectif de productivité et de compétitivité.
Il s’agit, poursuit M. Cama, d’un vaste champ d’investigation qui nécessite une approche inclusive avec l’implication des collecteurs, des tanneurs artisanaux, des industriels, etc. « Au sein de cette grappe, nous travaillons sur un grand projet adossé à une stratégie de développement du secteur lancée par les autorités. Le premier jalon du plan d’action, c’est le processus de changement des textes », explique-t-il. Le comité technique composé des représentants de l’administration va adapter les nouveaux textes pour une réelle appropriation des acteurs avant la signature du décret par le chef de l’Etat.
Les attentes du secteur privé sont nombreuses. Il faut d’abord investir et le développement de ce secteur passe par la modernisation, souligne M. Cama. Les sous grappes équine, bétail et viandes, cuirs et peaux, lait ou aviculture seront associées à la réflexion dans le cadre d’un partenariat naturel entre agriculteurs et éleveurs. Il semble que l’élevage est le secteur dans lequel le pays a une grande marge de manœuvre. « Le Sénégal n’est pas un pays pétrolier, mais peut largement tirer profit de l’exploitation du bétail et de l’aviculture. Encore faudrait-il que les textes soient adaptés à l’environnement international pour une compétitivité de nos produits », conclut M. Cama.