LES DOSSIERS ARRIVENT, L'ARGENT AUSSI...
INAUGURATION DE LA MAISON DE JUSTICE DE RICHARD-TOLL
Offrir aux populations des modes alternatifs de règlement des conflits, loin des tribunaux classiques bondés, c'est le défi des Maisons de justice. Celle de Richard-Toll, lancée depuis le 1er septembre 2013 avec l'appui de l'Union européenne et inaugurée hier, fait son bonhomme de chemin. Avec de l'argent dans les caisses.
A l’inauguration hier de la Maison de justice de Richard-Toll, les rivalités entre responsables de l'Alliance pour la république (APR) ont été étalées au grand jour. Elles ont même failli occulter l'importance de cette 12e Maison de justice dont l'un des objectifs est de faciliter aux populations de cette localité sucrière et de ses environs l’accès à l’information juridique et au “mode alternatif de règlement des conflits”, dans une zone où les conflits entre pasteurs et agriculteurs sont récurrents.
Depuis le démarrage de ses activités, le 1er septembre 2013, sur 166 affaires, “il y a eu 115 demandes de renseignements à caractère juridique et 51 dossiers de médiation”, a révélé Dominique Dellicour, chef de délégation de l'Union européenne au Sénégal. Cette activité de la Maison de justice a permis d'engranger la somme de 1,844 million de francs Cfa. Les problèmes traités par cette justice de proximité vont des litiges fonciers aux différends conjugaux en passant par les créances et les locations immobilières...
Me Sidiki Kaba (photo), garde des Sceaux, a indiqué que pour les 11 autres Maisons de justice ouvertes sur le territoire national, 9 227 dossiers de médiation ont été traités en 2012 dont 7 233 ont abouti à une réconciliation. Soit un taux de réussite de 78%. “Elles ont accueilli, informé et orienté durant la même période 18 015 personnes”, a-t-il ajouté. Au total, “au moins 36 469 usagers ont fréquenté les Maisons de justice” au cours de l'année 2012. L'équivalent d'un chiffre d'affaires de 188 millions de francs Cfa.
Au rayon politique, les pancartes des responsables locaux de l'Apr ont égayé la cérémonie de lancement de cette 12e Maison de justice. Entre le maire Khalifa Ndao, le député Mame Diop, Fatima Sylla dite Baye Diallo Sylla, et le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, les rivalités ont été omniprésentes. Tellement fortes que n'eût été la présence massive et dissuasive des gendarmes, les militants auraient pu en venir aux mains et aux...armes. Ce qui n'est pas forcément bon signe dans une commune où le Parti démocratique sénégalais et le Rewmi travaillent intensément et gagnent du terrain en perspective des locales du 29 juin 2014.